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Vision d’André Fortin : Tourner la crise en opportunité

Le 17 avril 2020 — Modifié à 15 h 33 min le 17 avril 2020
Par Julien B. Gauthier

Les élus et employés municipaux de la région doivent composer avec une nouvelle réalité en raison de la distanciation sociale. Pour André Fortin, maire de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, la crise représente une opportunité qui permet de revoir ses façons de faire.

« Chaque fois qu’il m’arrive quelque chose dans la vie, je me dis toujours que c’est une opportunité pour me poser des questions sur la façon qu’on fonctionne. », fait-il valoir.

Sans toutefois négliger les problèmes que peut engendrer la crise de la COVID-19 sur les opérations, M. Fortin estime que le tournant technologique pourrait en partie demeurer après la crise.

Comme bon nombre de conseils municipaux, celui de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix s’est adonné le 6 avril dernier à une première séance par vidéoconférence grâce à l’application Zoom. Celle-ci permet de « lever la main », d’« applaudir » et de réagir de différentes façons à l’aide des boutons.

Pourrait-ce devenir la norme? Pas tout à fait, selon lui. Mais le modèle de vidéoconférence ainsi que le télétravail viennent donner un coup de barre dans le fonctionnement des affaires municipales.

« C’est le temps de se remettre en question sur tout ce qu’on fait. On commence à y prendre goût de faire des conférences comme ça. Avant la crise, c’était plus ou moins accepté. Mais après, les élus ou les employés qui sont malades ou qui ne se sentent pas bien, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas leur permettre », soutient-il.

Des séances à huis clos

Il demeure toutefois un élément à peaufiner. Les séances des conseils municipaux se font actuellement à huis clos. Les citoyens ne peuvent y participer.

Ceux qui désirent poser des questions peuvent le faire, mais en utilisant d’autres moyens, dont le courriel ou les réseaux sociaux.

« La dernière fois qu’une chose comme ça est arrivée, c’était il y a 100 ans. Personne n’était né. Quelque chose comme ça, qui se produit du jour au lendemain, il y a toujours une période d’adaptation. », explique André Fortin.

Entente intermunicipale

La plupart des employés municipaux sont confinés et doivent faire un télétravail. Cependant, certains services comme le traitement des eaux et les travaux publics doivent être surveillés de très près.

Dans le cas de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, le technicien en eau potable est confiné à la maison. « Il a un très grand niveau d’expertise, donc c’est normal qu’on ne souhaite pas qu’il soit infecté. », explique André Fortin.

Cependant, une entente intermunicipale a été prise, permettant le partage de personnel advenant le cas où un spécialiste serait dans l’impossibilité d’agir.

Les élus dressent le bilan : Pas prêts à isoler le Lac-Saint-Jean

Les maires n’ont pas eu de discussions en lien avec un potentiel isolement du Lac-Saint-Jean, soutient Marc Asselin. (Photo : Archives)

La fermeture des régions du Québec le 28 mars dernier, et plus particulièrement, des artères routières permettant de se rendre dans la région, fut accueillie avec soulagement par les élus du Lac-Saint-Jean, qui démontrent une grande confiance à l’égard du gouvernement Legault.

Cependant, la proposition du maire de Dolbeau-Mistassini, Pascal Cloutier, soit d’isoler le Lac-Saint-Jean du reste de la région n’a pas suscité beaucoup d’engouement de la part de ses homologues.

Le maire de Saint-Bruno, François Claveau, croit au bon jugement des citoyens et qu’il n’est pas nécessaire de fermer le Lac-Saint-Jean. (Courtoisie)

« Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’économie d’est en ouest est intimement rattachée. », affirme le maire d’Alma, Marc Asselin, en rappelant la trop grande interdépendance entre le Lac et le Saguenay.

François Claveau, maire de Saint-Bruno croit qu’il faut faire confiance au jugement des citoyens avant d’en être rendu là. Quant au maire de Saint-Nazaire, Jules Bouchard, il estime que le Lac-Saint-Jean est déjà isolé par la force des choses.

Le maire de l’Ascension-de-Notre-Seigneur est pour sa part beaucoup plus incisif sur la question. « Je ne crois pas que ce soit une mesure appropriée. »

Rappelons qu’au moment d’écrire ces lignes, la majorité des cas de COVID-19 dans la région sont issus de trois d’éclosion, tous situés à Saguenay : au CHSLD de la Colline à Chicoutimi-Nord, la Villa Saint-Alexis à La Baie ainsi qu’une communauté religieuse de Chicoutimi.

Des appels réconfortants

Afin de briser l’isolement que peuvent vivre les personnes âgées de 70 ans et plus, qui demeurent confinées et qui ne peuvent recevoir de visite de leurs proches, certaines municipalités, dont Saint-Nazaire et l'Ascension-de-Notre-Seigneur, les appellent régulièrement afin de les réconforter.

« Toutes les personnes âgées de 70 ans et plus qui habitent dans leurs résidences ont été appelées par le personnel municipal afin de les supporter et leur offrir les services dont ils auraient besoin. », atteste le maire de Saint-Nazaire, Jules Bouchard.

« Nous en avons plus de 200 dans notre municipalité, explique pour sa part Louis Ouellet, maire de l'Ascension-de-Notre-Seigneur. Nous les appelons toutes les deux semaines pour savoir comment ils vont et s’ils ont besoin de faire une épicerie. »

Des allègements fiscaux

À l’approche du second versement du paiement de taxes, la plupart des municipalités ont adopté des règlements visant procéder à des allègements fiscaux pour les particuliers et les entreprises.

Selon le cas, elles ont reporté les échéanciers à une date ultérieure, en plus de modifier les taux d’intérêt à 0%. Les délais pourraient également être prolongés, selon l’évolution de la crise.

Par ailleurs, la Corporation d'innovation & développement Alma Lac-Saint-Jean Est (CIDAL) a mis en place un fonds de soutien et de relance afin de soutenir les entreprises de la MRC.

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