Vivre dans un espace de 600 pieds carrés

Vivre dans un espace de 600 pieds carrés
Vue de l'intérieur.

MINI-MAISON. Un jeune couple de la région du Saguenay Lac-Saint-Jean vit depuis près d’un an dans une mini-maison qu’ils ont construite eux-mêmes. Un choix qu’ils sont bien loin de regretter et qui aura changé à jamais leur manière de percevoir l’espace et la manière dont ils l’occupent.

Par Francis Laroche

Alors qu’ils étaient encore chez leurs parents, Yoan Joncas et Gaëlle Levesque cherchaient une façon de devenir propriétaire sans être enchaînés à une hypothèque. C’est là que l’idée de la micro-habitation leur est venue. 

«C’est le fruit d’une longue réflexion, explique le jeune couple dans la vingtaine. Au Québec, on n’entendait pas encore beaucoup parler de mini-maison, mais ça faisait déjà quelque temps que le mouvement <@Ri>tiny house<@$p> prenait de l’ampleur aux État-Unis.»

Après seulement une année et demie, le couple avait déjà économisé suffisamment d’argent pour commencer les travaux de leur maison sur roues. «Au début, on se faisait traiter de fous, mais notre entourage a vite fini par s’approprier le projet», explique Mme Levesque. 

«Être propriétaire coûte tellement cher aujourd’hui qu’il est presque impossible de faire autre chose que de travailler pour la rembourser, pense M. Joncas. Ce qu’on voulait, c’est se concentrer sur notre vie et ne pas avoir à donner de l’argent pour quelque chose qui ne serait jamais à nous». 

Cela n’a finalement pris qu’une année avant que les deux amoureux puissent prendre la route dans leur chez-soi qui, au total, leur aura coûté moins de 25 000 $.

Malgré quelques petits sacrifices qu’ils considèrent minimes, les économies qu’ils ont réalisées leur ont permis de partir un an à l’étranger sans se soucier des questions économiques. Aujourd’hui de retour, ils sont en plein démarrage d’entreprise et peuvent, grâce à leur liberté financière, s’y consacrer pleinement. 

Vivre dans une zone grise

En faisant des recherches, le couple s’est aperçu qu’aucune réglementation n’existait vraiment sur la question. «Même si on entendait beaucoup parler du concept, il y a une certaine ambiguïté sur la question, s’attriste Mme Levesque. On a le droit d’avoir et de construire l’habitation, mais comme elle est considérée comme un véhicule récréatif aux yeux de la ville, nous n’avons théoriquement pas le droit d’y vivre.» 

C’est d’ailleurs pourquoi le jeune couple a tenu à ne pas révéler l’endroit où se trouve leur maison. «Nous, on n’a jamais vraiment eu de problèmes, mais d’autres ont dû changer d’endroit ou ont même été menacés de payer des amendes. On a toujours voulu être en règle, dit la jeune femme, mais à chaque fois, c’est la même histoire, personne n’est capable de nous répondre.»

Le couple reste tout de même confiant et pense qu’une certaine ouverture va émerger dans les prochaines années, vu la popularité que connaît le concept présentement.

Le couple, qui prévoit avoir quatre enfants, révèle que ce projet de vie les forcera probablement à prendre un espace plus grand, mais ils s’entendent tous les deux pour dire qu’ils sont maintenant vendus aux «espaces efficaces» comme ils préfèrent les appeler, car pour eux les mini-maisons ne sont pas des espaces restreints. 

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