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Malgré une suspension du financement gouvernemental

La fabrique Saint-Joseph déterminée à poursuivre le chantier de l’église

Yohann Harvey Simard
Le 11 août 2025 — Modifié à 11 h 23 min le 11 août 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La décision prise en juin dernier par le ministère de la Culture et des Communications (MCC) de suspendre ses programmes d’aide financière en restauration et en requalification du patrimoine religieux afin de lancer une « réflexion » a des conséquences bien concrètes sur plusieurs chantiers au Québec, dont celui de l’église Saint-Joseph à Alma.

« Cette décision laisse en plan des dizaines de chantiers et elle fragilise l’accompagnement d’une centaine de municipalités et d’organismes locaux en quête de donner une nouvelle vie à leur église », peut-on lire sur le site Internet du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ).

Qu’adviendra-t-il de l’aide financière dédiée à la restauration et à la requalification du patrimoine religieux comme les églises? Pour l’instant, c’est le flou total, déplore Julie Dufour, agente de financement pour la fabrique Saint-Joseph.

« La grande réflexion qu’ils veulent ouvrir, pour nous, ça veut juste dire qu’on ne sait pas ce qui va se passer. Est-ce qu’on va avoir des nouvelles dans trois semaines, dans six mois, dans un an? En tout cas, en ce moment, tout le financement est gelé. »

La réouverture de l’église retardée

Jusqu’à présent, la fabrique Saint-Joseph a pu obtenir une enveloppe de 700 000 $ de la part du CPRQ afin de restaurer l’église. Cette somme lui avait été spécifiquement allouée pour mener à bien les travaux de solidification du toit, ce qui est maintenant chose faite.

Toutefois, en cours de route, d’autres problèmes ont été constatés, notamment la détérioration du plâtre à l’intérieur du lieu de culte. Selon une estimation réalisée par une firme spécialisée, il en coûterait environ 490 000 $ pour réparer le plâtre, dont des morceaux ont même commencé à se détacher à certains endroits, ce qui représente un enjeu pour la sécurité.

Mais alors que le financement du CPRQ est suspendu jusqu’à nouvel ordre — tant pour la restauration que la requalification, qui constituent deux volets de financement distincts —, il est pour le moment impossible d’obtenir les fonds nécessaires pour poursuivre les travaux, repoussant ainsi la date de réouverture de l’église au public, indique Julie Dufour.

Constitution d’un OSBL

Le comité qui dirigeait jusque-là les démarches de restauration et de requalification de l’église Saint-Joseph souhaite se constituer en tant qu’organisme à but non lucratif (OBNL). Un statut juridique qui lui permettra d’avoir accès à des sources de financement pour la portion « requalification » de l’église.

« On va aller de l’avant avec un OSBL. Comme ça, on va pouvoir continuer de travailler sur les activités de requalification en attendant d’avoir les sous pour terminer la portion “restauration”. De toute façon, c’était déjà notre intention de trouver de nouvelles utilisations pour l’église. »

« Depuis le début du projet, nous nous sommes toujours dit qu’on ne ferait pas toutes ces rénovations-là pour finalement utiliser l’église à raison de quatre heures par semaine. Pour que l’église redevienne un lieu de vie, un lieu de rassemblement, il faut savoir intégrer d’autres activités en plus des célébrations », confirme le président du conseil fabrique, André Bergeron.

Il faut savoir que même si le financement n’avait pas été gelé au CPRQ, la fabrique n’aurait pas pu, en raison de son statut de fabrique, déposer une demande de subvention à l’intérieur du volet « requalification ». « En tant que fabrique, c’était seulement possible de déposer une demande dans le volet “restauration” », précise Julie Dufour.

Le comité pour la sauvegarde de l’église Saint-Joseph devrait obtenir son statut d’OSBL au courant de l’automne.

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