Dans un article paru dans l’hebdomadaire Le Lac-Saint-Jean le 14 octobre dernier, le maire d’Alma, Marc Asselin, y est allé d’une déclaration fort étonnante et plutôt déconcertante pour justifier le choix de son Conseil de réitérer son appui au tracé sud pour le parachèvement du lien routier Alma/ La Baie: « Ramener l’autoroute chez nous donnera également espoir aux gens du haut du Lac, de Roberval, de Saint-Félicien et de Dolbeau-Mistassini pour qu’il y ait une autoroute là-bas aussi. C’est un projet qui nous apportera une justice sociale* et qui sera équitable sur le plan du développement économique… ».
Le maire d’Alma serait-il devenu, sans qu’on le sache, le maire du Lac-Saint-Jean?
Cette déclaration vient accréditer la thèse selon laquelle la décision prise par la défunte Conférence régionale des élus (CRÉ) en 2008 d’opter pour le tracé sud a été prise non pas sur la base de critères objectifs tels la sécurité routière, le haut débit de circulation et l’optimisation du développement économique régional dans le seul corridor urbain de la région (Alma/ la Baie), mais plutôt pour satisfaire le fantasme insistant des intervenants politiques du haut du Lac de prolonger ce lien routier jusque chez eux.
L’aberration est que le maire d’ Alma d’alors Gérald Scullion, ait plié l’échine devant ces pressions politiques au détriment des intérêts des citoyennes et citoyens d’Alma qu’il représentait. L’aberration est encore plus grande de voir aujourd’hui, douze ans plus tard, le maire en poste Marc Asselin se faire non seule-
ment le complice mais également le promoteur de ce détournement des objectifs d’origine du projet de lien routier Alma/ La Baie.
Il renie ainsi sa responsabilité première qui est de défendre les intérêts et la sécurité des Almatoises et Almatois qu’il est censé représenter. Le voir sacrifier la défense des intérêts d’Alma dans un projet qui est sur la table depuis près de 50 ans au profit d’un projet qui n’existe même pas dépasse l’entendement. L’entendre ensuite clamer qu’il a toujours la passion de sa ville me laisse perplexe.
J’avoue que je trouve aussi assez surprenant de constater que tous les membres de son Conseil se soient rangés derrière cette position plus que douteuse.
* Si le ministère des Transports devait attribuer des projets autoroutiers à la grandeur du territoire du Québec sur la base de la justice sociale, il n’y aurait plus beaucoup d’argent pour financer les autres missions de l’État.
Marc Beausoleil, Alma