Chroniques

Temps de lecture : 2 min 44 s

Un bon western signé Quentin Tarantino

Le 08 avril 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 08 avril 2016
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Les Huit Enragés

Étoiles: ****

DVD. Enfant terrible du septième art américain, Quentin Tarantino suscite toujours beaucoup d’intérêt. Tout juste avant Noël, son dernier film est arrivé en salle dans une version très particulière.

Le cinéaste, grand connaisseur de l’histoire du cinéma et de ses différentes époques, a insisté pour qu’on présente en version 70 mm son western d’une durée de près de trois heures (167 minutes). Si l’image est supposément plus vive, plus riche, il n’en reste pas moins que c’est le scénario qui, comme toujours, aura su nous surprendre.

Dans un western comme Les Huit Enragés, l’ancien caissier de club vidéo fait fi des balises et autres normes pour nous plonger dans l’hiver du Wyoming au beau milieu d’une tempête de neige. Il nous fait prisonnier d’une cabane, seul décor d’un véritable jeu de Clue avec chapeau de cowboy et six-coups sensibles à souhait.

Les huit enragés du titre sont interprétés par des habitués de Tarantino: Tim Roth, Kurt Russell, Samuel L. Jackson, Demian Bichir, Walton Goggins, Michael Madsen, Bruce Dern et Jennifer Jason Leigh. Cette dernière a été en nomination à la remise des Oscars pour le rôle ingrat qu’elle a à jouer au milieu de tous ces hommes.

Le début de cette histoire en huis clos est d’une lenteur désarmante. Tarantino réussit tout de même à nous garder intéressés par cette histoire qui se dessine à coups de dialogues aussi savoureux que drôles. Des échanges durs, des échanges craintifs, des échanges baveux et surprenants, d’autres irrévérencieux, il n’y a pas à dire, c’est du grand Tarantino qu’on nous sert.

L’intrigue est bien particulière et je m’en voudrais de trop vous en faire part. Ça gâcherait votre plaisir de découvrir l’action qui se fait attendre. Sachez que des huit enragés présents dans la pièce, personne n’est innocent et pas mal tout le monde va y goûter. Un film de Tarantino sans hémoglobine n’en serait pas un. Si certains s’inquièteront du calme qui précède littéralement la tempête, ils seront servis en deuxième moitié du film. C'est promis.

Messe Noire

Étoiles: **

Messe noire est un film raté. Un autre rôle de bandit pour Johnny Depp. Un de trop, serons-nous tentés de dire. Lui qui nous avait offert une interprétation intéressante du gangster John Dillinger dans Ennemis Publics, lui qui sait jouer les dealers de drogue dans Cartel, lui qui avait été magnifique dans le classique Donnie Brasco, déçoit grandement dans ce long métrage.

Avez-vous déjà remarqué qu’à la cérémonie des Oscars, on souligne avec attention l'importance des maquillages? Nous avions tendance à remettre en question l’importance de ces artisans dans le succès que remporte un long métrage. Et bien, Messe Noire nous fait comprendre combien c’est un aspect important d’un film.

Il est plutôt rare que le maquillage dérange à ce point le spectateur, mais dans le film réalisé par Scott Cooper (Crazy Heart – 2009) c’est une terrible nuisance. Johnny Depp joue James «Whitey» Bulger, un criminel du sud de Boston qui a sévi dans les années 70 et qui, pour ce faire, est grossièrement maquillé en homme plus vieux et chauve.

Déjà les yeux bleus qu’on lui a faits sont bien loin de ce qu’on qualifierait de naturels. Les autres personnages ne sont pas mieux présentés physiquement en passant. C’est vraiment dérangeant.

Pour ce qui est de l’histoire, elle n’a rien de bien original. Whitey décide de devenir informateur pour le FBI pour contrecarrer les plans d’une famille mafieuse qui s’est invitée sur son territoire. Amalgame des films de bandits des 40 dernières années, le scénario de Mark Mallouk et Jez Butterworth ne profite pas de l’histoire vraie qui sous-tend la trame qu’on nous présente ici, pour la rendre originale.

La présence de Benedict Cumberbatch ou celle de Kevin Bacon ne réussissent même pas à sauver le film.

Une production à éviter, surtout si vous aimez Johnny Depp. Vous serez déçus et perdrez deux heures de votre précieux temps.

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