Culture

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On lance « Les couloirs de la violence amoureuse »

Le 27 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 27 juillet 2010
Par Karine Desrosiers

La violence amoureuse, sous toutes ses formes, prend de plus en plus de place auprès des jeunes notamment et c’est dans cet esprit que l’on a présenté cette semaine un tout nouvel outil de prévention intitulé « Les couloirs de la violence amoureuse », un labyrinthe où les jeunes sont placés devant les différentes formes que peut prendre la violence amoureuse, incluant la judiciarisation des cas extrêmes.

La Sûreté du Québec, la Commission scolaire du Lac-St-Jean et la Table de concertation en matière de violence conjugale et d’agression à caractère sexuel Lac-St-Jean-Est ont uni leurs efforts afin de bâtir ce nouvel outil d’intervention qui sera notamment utilisé auprès des adolescents du deuxième cycle du secondaire, ce qui représente quelque 2000 élèves sur le territoire de la MRC Lac-St-Jean-Est.

C’est devant l’augmentation du nombre d’interventions policières en matière de violence conjugale que les partenaires se sont réunis avec plusieurs collaborateurs sociocommunautaires du territoire pour trouver des pistes de solution.

L’an dernier, on avait mené une expérience fort positive avec la création d’un labyrinthe sur la prévention de la violence chez les jeunes de 9 à 11 ans. Sachant pertinemment que la violence peut-être présente dès la première relation amoureuse, les partenaires ont alors décidé, dans un contexte préventif, de cibler particulièrement les jeunes.

Il aura fallu un long processus de conception et de concertation avant d’en arriver au produit fini. Notamment, les policiers de la Sûreté du Québec Stéphane Simard, intervenant en milieu scolaire et Hélène Nepton, intervenante communautaire, les représentants de la table de concertation et la commission scolaire ont chacun apporté leur contribution. Également, les él`ves en ATI du Collège d’Alma ont participé activement à la réalisation de certaines parties de la présentation qui est axé sur le multimédia.

Pour des besoins « techniques », l’outil de prévention a été installé à l’intérieur d’une serre au Pavillon Wilbrod-Dufour. Les élèves des écoles secondaires du territoire se déplacent en autobus pour accéder aux installations.

Cet outil a été expérimenté avec succès auprès de la clientèle au cours des mois de janvier et février.

Le labyrinthe

C’est donc dans un monde multimédia que les jeunes sont invités à entrer, deux à la fois. Ils évoluent et découvrent alors des signes précurseurs de la violence amoureuse, son cycle, son évolution, les conséquences possibles de cette violence et les façons de s’en sortir.

L’aventure amène naturellement le jeune à se questionner sur son propre comportement où à se remettre en question s’il vit lui-même une relation amoureuse déficiente.

Le montage s’étale sur 12 mètres par 8 mètres et permet à l’élève de circuler à l’intérieur et d’être témoin de l’évolution de la vie amoureuse d’un couple. Vidéo, effets spéciaux, reconstitution de décor rendent des plus réalistes la mise en scène. Naturellement, les jeunes sont captivés, car le message leur est transmis via des moyens de communication auxquels ils sont habitués de vivre. « C’est un cadeau pour la vie quand on peut faire une prise de conscience face à un problème. Moi, après avoir visité le labyrinthe, j’en suis sorti sonnée », relate Josée Bouchard, présidente de la Commission scolaire du Lac-St-Jean qui n’a pas hésité un instant à associer son institution à ce projet, car elle s’est sentie interpelée par cette problématique de la violence amoureuse. « La violence amoureuse chez les adolescents n’est pas un phénomène rare et elle ressemble à celle que l’on retrouve chez les adultes. Le but ultime de l’outil est de réduire la violence des jeunes dans les relations amoureuses et de promouvoir des relations saines, fondées sur le respect », ajoute pour sa part Chantal Désy, présidente de la Table de concertation.

Quant à la Sûreté du Québec, elle compte déjà un programme d’intervention en milieu scolaire depuis quelque 15 ans. La collaboration à la réalisation de cet outil est un prolongement de la mission alors que l’on axe le travail sur la prévention au lieu de la répression.

Lors du lancement de l’outil, lundi dernier, une autre bonne nouvelle attendait les participants. En effet, l’entreprise Transport J-M Bernier, par la voix de son propriétaire Dany Bernier, a annoncé qu’il mettait à la disposition du comité une remorque de 45 pieds qui sera clairement identifiée aux couleurs du projet pour déplacer les équipements vers d’autres commissions scolaires de la région. Déjà, l’entreprise est très présente à l’École Curé-Hébert comme soutien financier.

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