Culture

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Peter Gnass retrouve son « Géant d’acier »

Le 27 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 27 juillet 2010
Par Karine Desrosiers

Le vendredi 21 septembre dernier, premier jour de l’automne, un soleil resplendissant et une abondante rosée du matin attendaient le sculpteur Peter Gnass qui effectuait un retour à Alma après plus de 40 ans. Il était admiratif devant sa sculpture baptisée « Géant d’acier » qui trône fièrement dans le Parc Falaise, près du pont Carcajou.

Aujourd’hui âgé de 71 ans, solide comme le roc et droit comme la structure de métal érigée en 1966, Peter Gnass constatait avec satisfaction le sort que l’on a réservé à son œuvre et la position privilégiée que sa sculpture occupe dans le parc, bien en vue des gens qui circulent sur l’Avenue du Pont.

Né en 1936 à Rostock, en Allemagne, c’est après avoir réalisé ses études à la Freie Akademie der Künste, à Hambourg, que Peter Gnass immigra au Canada en 1957, avec quelques dollars en poche et presque pas de français.

Il s’est alors battu avec les autorités canadiennes pour avoir le droit de venir s’établir au Québec où il a complété ses études à l'École des Beaux-Arts de Montréal qui jouissait déjà d’une solide réputation.

Il fut par la suite embauché comme décorateur à Radio-Canada avec Nicolas Sollogoub et Frédéric Back. Il participa à Expo 67, ce qui lui valut l'attention de Jean Dumontier, futur directeur d'architecture du Bureau des transports de Montréal, qui l'introduirait aux architectes de la station LaSalle.

Peter Gnass s'est concentré fort longtemps sur la sculpture en métal et l'intégration paysager, mais est maintenant principalement intéressé par le néon.

Symposium

C’est dans ce contexte qu’en 1966, il avait été invité à participer au Symposium international de sculpture qui s’est déroulée à Alma. « Je me suis donc amené ici en août 1966 pour six semaines. Je travaillais le jour sur ma sculpture et je résidais à l’hôtel Cascades. Je me rappelle la chaleur de l’accueil et le plaisir que j’avais à jaser avec les gens pour expliquer mon travail d’artiste. J’ai même chez-moi une photo de ma petite fille qui avait alors trois ans, assise sur la base de la sculpture », relate Peter Gnass qui a conservé ce bel accent de son pays d’origine. Cependant, quand il repense à cette époque, il revit la difficile bataille que se sont alors livrés Ville d’Alma et les artistes invités, sur le sort des sculptures. Il y avait alors eu une bataille rangée pour empêcher la ville de déplacer les œuvres vers le site d’Expo 67. Ce sont les artistes qui ont eu gain de cause et ce dossier a d’ailleurs donner la reconnaissance du droit de propriété morale de l’œuvre et par la suite, la loi sur la protection des droits d’auteurs. C’est suite à ce débat que le Parc Falaise a été créé pour accueillir la majorité des sculptures issues de ce grand symposium. « Dans la vie, il faut se battre pour gagner quelque chose. À l’époque, ça valait vraiment la peine de se battre et je suis fier de voir ce que les choses sont devenues », lance Peter Gnass en posant son œil vif sur son œuvre. À l’origine, son « Géant d’acier » était une structure couverte de plaques d’acier que la rouille attaque naturellement. Pour la protéger, Ville d’Alma a fait recouvrir la statue d’une couche de peinture spéciale. Peter Gnass ne s’en offusque nullement, l’important étant que l’on protège le plus longtemps possible l’œuvre.

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