Économie

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Les dessous du recrutement international

Le 03 novembre 2021 — Modifié à 10 h 27 min le 03 novembre 2021
Par Julien B. Gauthier

De plus en plus, le recrutement international devient la réponse des entreprises à la rareté de la main-d’œuvre. Une solution efficace, mais qui pose aussi ses propres défis.

Rencontrer un travailleur issu de l’immigration dans une entreprise du Lac-Saint-Jean relevait encore, il n’y a pas si longtemps, d’un cas d’exception. Il est aujourd’hui beaucoup plus courant d’en croiser, signe que le recrutement à l’étranger est tout à fait viable.

« Les employeurs voient ça très gros, mais paradoxalement, c’est pourtant la solution à court terme la moins compliquée pour obtenir un candidat de qualité. En recrutant à l’international, beaucoup d’employeurs nous disent que ça fait longtemps qu’ils n’ont pas eu le luxe de choisir parmi autant de candidats intéressants », explique Eliot Lapointe, qui œuvre dans le recrutement international avec la firme RHA 02.

Celui-ci ajoute d’ailleurs que l’entreprise s’apprête bientôt à faire venir 55 travailleurs dans la région. Des candidats, pour la majorité, qui répondront à des besoins du milieu industriel, comme des soudeurs, mécaniciens et machinistes. On y trouve également des ébénistes et menuisiers.

Inclusion

Si le processus d’immigration pose ses propres défis, celui de l’inclusion en est un tout autre. Le candidat type, un homme dans la trentaine ou peut-être au début de la quarantaine, père de famille à la recherche d’une vie meilleure pour les siens, sera tôt ou tard confronté à un choc culturel.

« En région, le défi de l’intégration et de l’inclusion est complètement différent que dans les grands centres. Au début, il y a une lune de miel, mais la personne sera éventuellement confrontée à une réalité et un mode de vie différent. On prépare les candidats à cette réalité et on fait un suivi psychosocial de proximité. »

Les employeurs doivent être sensibilisés à cette réalité, de même que les candidats eux-mêmes.

« Il faut les confronter à ce sujet, les préparer à la réalité qui les attend une fois que la lune de miel sera passée. »

Provenance

Eliot Lapointe explique d’ailleurs que l’endroit où l’on mène le recrutement international a un impact. Évidemment, on vise la francophonie pour des raisons évidentes, mais l’idée préconçue que la France est la meilleure destination de recrutement n’est pas tout à fait exacte.

« Les candidats français sont plus souvent tournés vers la recherche d’une opportunité d’aventure. Ils peuvent plus facilement s’en retourner chez eux s’ils en viennent à en avoir assez. Pour les candidats issus d’endroits comme le Maghreb, c’est différent. Pour eux, c’est souvent l’opportunité d’une vie qui passe et qu’ils veulent saisir. »

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