Basé à Alma, le Centre québécois de développement durable (CQDD) a reçu un mandat provincial très important. L’organisme a été chargé d’animer un réseau d’agents spécialisés en développement durable à l’échelle du Québec.

Le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) a décidé d’aider les entreprises dans leur démarche de développement durable en injectant 18,5 M$ dans le Fonds Écoleader. Pour les coûts d’un diagnostic, de l’implantation d’une technologie propre ou de la mise en œuvre d’une pratique d’affaires écoresponsable, le ministère accorderait des subventions à hauteur de 50 %.

L’initiative du MEI sera menée de front par les 18 agents régionaux du CQDD. Ils seront responsables du conseil et de l’orientation des entreprises désirant s’engager sur le chemin de l’écoresponsabilité.

Que ce soit des entreprises agricoles, touristiques, des commerces ou des industries, elles pourront obtenir les services de ces agents pour les aider dans leur volonté d’instaurer des pratiques plus vertes. Évidemment, les entreprises de la région seront ciblées.

Méconnu

Nicolas Gagnon, le directeur général de l’organisme, admet que le CQDD est méconnu. Pourtant, il compte sur 80 partenaires et a déjà épaulé plus de 500 organisations dans huit provinces depuis sa création, en 1991. « On rayonne, c’est assez rare pour une organisation en région ! »

Un rôle important ; une méthode reconnue

Signe de reconnaissance, les méthodes de l’organisme ont servi d’exemples pour la création du Fonds Écoleader.

« Notre expertise est de soutenir des organisations dans l’amorce d’une stratégie de développement durable, mais ayant travaillé avec autant de monde nous a amenés à toucher à différents enjeux, c’est pour cela qu’on est dorénavant partenaire du ministère », explique-t-il.

Le développement durable : le nouveau défi des entreprises

Pour rester concurrentielles, les entreprises québécoises devront inévitablement se tourner vers l’innovation et l’adoption de pratiques écoresponsables.

Selon Nicolas Gagnon, directeur général du CQDD, l’évolution vers des pratiques plus écoresponsables et l’intérêt des gouvernements à agir aujourd’hui ne sont pas étrangers aux conditions du marché.

« Les grands donneurs d’ordre sont de plus en plus nombreux à intégrer des critères de développement durable dans le choix de leurs fournisseurs et de leurs produits. De plus, les bailleurs de fonds reconnaissent maintenant une valeur ajoutée aux entreprises qui ont de bonnes pratiques. »

Concurrence

L’enjeu en est maintenant un de marché, tant au niveau commercial qu’au niveau de l’emploi. Les consommateurs se sont conscientisés sur les produits qu’ils achètent. Cette réalité implique que les entreprises s’ajustent pour demeurer concurrentielles.

Le développement durable a cependant ouvert un nouveau front dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre. « Les entreprises responsables ou ayant bonnes pratiques ont plus de facilité à attirer des jeunes talents . »

« Avant, le développement durable c’était l’affaire des verts dans l’entreprise. Maintenant, ce sont les dirigeants qui pilotent les stratégies de développement durable parce qu’ils sont à l’affût de ce qui se passe sur les marchés ; il faut aller dans ce sens-là. »

Défi

« Si les signaux du marché sont si clairs, pourquoi alors les entreprises ne sont pas tous rendues là ? », s’interroge-t-il. L’obstacle premier est avant tout l’occupation des gestionnaires, particulièrement en PME. Ces derniers sont la plupart du temps à court de ressources et de temps.

C’est là où les agents Fonds Écoleader joueront un rôle primordial. « On peut appuyer les entrepreneurs avec quelqu’un qui peut les aider à trouver la bonne information, la bonne mesure et le bon prestataire. »