Faits divers

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Procès Jacques Fortin:la conjointe fond en larmes lors de son témoignage

Le 15 février 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 15 février 2016
Par Karine Desrosiers

JUSTICE. Le procès intenté par deux citoyens de Saguenay, Louis-Philippe Thibault et Daniel Bindley visant à faire annuler la vente du terrain du boulevard Renaud acquis en 2006 au coût de 23 400 $ par Hélène Girard et son conjoint le conseiller municipal Jacques Fortin, a débuté hier en Cour supérieure au palais de justice de Chicoutimi, par les témoignages du couple Fortin-Girard.

C’est lors du contre-interrogatoire de l’avocat de son conjoint, Me Pierre Mazurette, que Mme Girard a fondu en larmes en rappelant les événements vécus depuis l’acquisition de ce fameux terrain le 7 septembre 2006.

« On a subi du harcèlement de la part des médias et de regroupements de citoyens, il y a eu du vandalisme sur le terrain, des gens ont fait signer une pétition pour destituer mon conjoint, en plus de loger une plainte au ministère des Affaires municipales et cette poursuite-ci. Nous sommes vus comme des gens qui ont fraudé. On parlait de l’affaire Fortin-Girard dans les journaux. Tout ce qu’on voulait, c’était de concrétiser un projet familial avec la construction d’une résidence sur ce terrain à proximité de l’eau. Nous n’avons rien fait de mal », de déclarer Hélène Girard en essuyant ses larmes. Cette dernière a précisé que conséquemment à toute cette saga, le couple s’est séparé pendant un an et que son conjoint aurait même songé au suicide il y a deux ans.

Objections

En interrogatoire, souvent interrompu par des objections de l’avocat de la défense pour régulariser la procédure étant donné que les demandeurs ne sont pas représentés par un avocat, le citoyen Louis-Philippe Thibault a surtout tenté de prouver que ledit terrain a été acquis par le couple et non seulement par Mme Girard. L’objectif demeurant que le conseiller Fortin a eu droit à des avantages préférentiels lors de son acquisition.

Pourtant, Mme Girard a expliqué qu’elle tenait à faire l’acquisition seule, parce qu’il s’agissait de son premier projet. « J’ai toujours été la conjointe de ou la mère de… Je voulais exister et c’est pourquoi je voulais m’en occuper. » Cette dernière a toutefois admis que c’est son époux qui a livré les lettres de demande d’achat et de demande de modification de zonage à la Ville, et que c’est le couple qui a signé l’emprunt de cette acquisition.

Rétroaction du terrain

En ce qui concerne la rétroaction du terrain à la Ville le 29 janvier dernier pour la somme de 45 681$, incluant l’achat et frais afférents de 29 453 $, l’aménagement du terrain au coût de 12 547 $ et les taxes de 2006 à 2015 pour 3681 $, Hélène Girard affirme que c’est son avocat Me Claude Gaudreault qui l’a conseillée de se départir du terrain avant la présente procédure judiciaire.

« Nous avions déjà eu beaucoup de frais pour les autres procès et Me Gaudreault m’a dit que je m’embarquais là-dedans, il y aurait des coûts de 45 000 à 50 000$ avec le présent procès prévu pour une dizaine de jours. De toute façon, il était hors de question de se construire dessus. Il était aussi bien de le céder à la Ville. »

Jacques Fortin

Pour sa part, le conseiller Jacques Fortin a expliqué ses discussions avec le maire Jean Tremblay et le greffier de l’époque, Pierre Brassard, sur la légalité de l’achat du terrain par sa conjointe.

« Avant d’acheter, je me suis informé auprès du maire et du greffier (Pierre Brassard) pour m’assurer que tout était conforme. Je me suis aussi fait un devoir de déclarer mes intérêts sur ce terrain à chaque fois que le dossier s’est présenté au conseil d’arrondissement », mentionne M. Fortin.

Rappel des faits

Rappelons que les deux demandeurs, Louis-Philippe Thibault et Daniel Bindley ont déposé des requêtes visant à faire annuler la vente du terrain ainsi qu’à déclarer inhabile le conseiller Fortin à exercer sa fonction pour cinq ans.

Le procès devant le juge Bernard Godbout doit se poursuivra aujourd'hui avec huit témoins qui ont tenté dans le passé de se porter acquéreur du terrain.

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