Faits divers

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Stéphanie Turcotte blanchie sur les deux chefs d’homicide mais coupable de trafic

Le 04 avril 2012 — Modifié à 00 h 00 min le 04 avril 2012
Par Karine Desrosiers

Stéphanie Turcotte est déclarée non coupable aux deux premiers chefs d’accusations qui pesaient contre elle en rapport avec le décès d’Isabelle Duguay, à Desbiens, dans la nuit du 4 juin 2008. Au palais de justice d’Alma, ce matin, la juge Johanne Roy de la Chambre criminelle et pénale, l’a blanchie des accusations d’homicide involontaire coupable et d’homicide involontaire coupable, par négligence criminelle. Cependant, elle est reconnue coupable au troisième chef, soit d’avoir fait le trafic d’une substance, à savoir de l’héroïne, une accusation pouvant conduire à la prison à perpétuité en vertu des nouvelles règles judiciaires.

Au sortir du tribunal, Stéphanie Turcotte, accompagnée de son avocate Me Jessie Bérubé, s’est dite soulagée de cet acquittement sur les deux premiers chefs alors que le dossier dure depuis quatre ans. Elle éprouve de profonds regrets pour la victime et sa famille.

« La drogue, ça mène vers la mort ou vers la justice », a-t-elle lancée avec émotion.

Stéphanie Turcotte affirme s’être reprise en main et de toujours être en cure pour se libérer de sa dépendance aux drogues.

Ce qu’elle souhaite de tout cœur, c’est de reprendre ses études en éducation spécialisée. « Je vais ainsi pouvoir redonner à la société », a-t-elle souligné.

Me Jessie Bérubé est quand à elle bien consciente que sa cliente a avoué devant la cour toute la question du trafic de cocaïne et qu’il sera difficile d’éviter une accusation en ce sens.

Me Bérubé doit donc préparer un rapport présententiel qui insistera notamment sur la bonne conduite de sa cliente depuis quatre ans et demandera à la juge une peine clémente qu’elle pourrait purger dans la société, la conduite de sa cliente et ses remords ne méritant pas un emprisonnement à long terme.

Son confrère du ministère public, Me Maxime Dion, s’est quant à lui montré déçu mais il attend d’avoir lu dans son ensemble le jugement de 34 pages et de l’analyser en profondeur avant de se prononcer et voir s’il va en appeler de cette décision.

C’est donc le 16 juillet prochain que ce procès connaîtra enfin son dénouement.

Rappelons que Stéphanie Turcotte devait au départ répondre à trois chefs d’accusation en relation avec la mort d’Isabelle Duguay survenue dans son appartement dans la nuit du 4 juin 2008, à Desbiens. La victime était alors décédée d’une dose mortelle d’héroïne.

Lors du procès en novembre dernier, des amis, policiers, ambulanciers et experts étaient venus témoigner devant la juge Roy pour tenter d’expliquer le fil des événements et mieux comprendre ce qui avait bien pu se produire lors de cette nuit du 3 au 4 juin 2008.

Notamment, le témoignage du pathologiste Carole Néron et du biochimiste, le Dr Michel Lefebvre, avaient démontré qu’Isabelle Duguay avait consommé une dose fatale d’héroïne. Lors de son décès, Isabelle Duguay présentait un taux de 634 nanomoles de morphine par litre de sang, ce qui est une dose deux fois supérieure à la prescription maximale reconnue lors d’utilisation à des fins thérapeutiques.

La victime était totalement inconsciente et lorsqu’elle a eu un reflux gastrique, au lieu de pouvoir tousser pour reprendre son air, les vomissures se sont infiltrées dans ses poumons, provoquant ainsi sa mort.

Également, les différents témoignages entendus lors du procès avaient fait ressortir de nombreuses contradictions.

Notamment, un des principaux témoins dans cette affaire, Luc Bélair, l’ex-ami de cœur de Stéphanie Turcotte et présent à Desbiens lors des événements, était venu dire à la juge qu’il prenait sur lui le blâme d’avoir fourni la dose fatale d’héroïne à Isabelle Duguay et non pas Stéphanie Turcotte.

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