Deux milliards d’arbres plantés au Canada d’ici 2030 ! Voilà la promesse du gouvernement fédéral de Justin Trudeau lors de la campagne électorale de 2019. Une promesse réalisable, mais qui devra nécessiter plus d’efforts si l’objectif veut être atteint.
De ces 2 milliards, on en compte 808 200 qui ont été plantés. Un chiffre qui ne manque pas de ramener sur terre les plus optimistes. Surtout que Justin Trudeau avait des attentes de 30 millions d’arbres plantés d’ici l’automne 2021. Ce qui aurait représenté 1,5% de l’objectif total.
On comprend qu’avec la somme réelle de 808 200 arbres plantés, on est très loin du 30 millions et l’avancement du projet prend un retard monstre. On est encore à la case départ, mais la mission n’est pas perdue pour autant. Avec un sérieux investissement d’énergie et d’argent de la part du gouvernement, l’objectif pourrait être amplement réalisable.
Si l’on répartit les 1 999 191 800 arbres restants sur les neuf prochaines années, on parle d’environ 222 millions d’arbres plantés par année. Un chiffre qui peut paraître énorme considérant la performance du dernier été, mais les experts en foresterie s’entendront pour dire qu’avec l’ensemble des organisations et entreprises de plantation au Canada, l’objectif pourrait être réalisé sans problème. C’est le travail du gouvernement de s’entendre avec chacune d’entre elles pour que tout le monde contribue à l’avancement du projet.
Il peut être difficile pour certains de se représenter ces chiffres énormes et de comprendre ce qui est réalisable ou non. Je suis moi-même un reboiseur durant la période estivale et pour vous donner un ordre de grandeur, un planteur peut mettre terre entre 3000 et 6000 arbres par jour. Entre 150 000 et 200 000 arbres sont reboisés durant l’été par un seul planteur. Ils aident tout de même à comprendre qu’une organisation ayant plus d’une vingtaine de reboiseurs peut atteindre quelques 3 ou 4 millions d’arbres reboisés durant l’été.
Si l’on regroupe l’ensemble des organisations de reboisement de tout le Canada, on peut facilement atteindre 222 millions d’arbres plantés par année.
Le problème ne se trouve donc pas dans la difficulté de l’objectif, mais plutôt dans le manque de partenariats. C’est le travail du gouvernement de s’associer avec le plus d’organisations possible et de mettre du sérieux dans la façon de gérer le projet.
Deux milliards d’arbres reboisés, c’est possible, mais le gouvernement libéral se doit de fournir des efforts pour s’assurer de tenir sa promesse.
Julien Paquet
Étudiant en science de la nature Collège d’Alma
