À Alma: les recherches de l’occupation humaine sont vaines

À Alma: les recherches de l’occupation humaine sont vaines
L’archéologue Érik Langevin a entrepris des recherches archéologiques sur le site de la Pointe-des-Américains à Alma. Ses recherches sont demeurées vaines. (Photo: Jacques La Haye)

Une quarantaine de personnes sont demeurées sur leur appétit dimanche après avoir écouté l’archéologue Erik Langevin les entretenir sur les résultats d’une recherche réalisée avec son équipe l’automne dernier, sur l’occupation humaine dans le secteur de la Pointe-des-Américains. Les recherches ont tout simplement été nulles.

« Beaucoup de gens du secteur d’Alma ont entendu parler du Club des Américains qui était situé sur la Pointe-de-Américains. Ce club accueillait chaque année son lot de pêcheurs américains au tournant du siècle. C’est là l’une des bases de notre recherche. Plusieurs interventions par des archéologues ont été réalisées sur la Grande et la Petite Décharge et dans le secteur de la Ville d’Alma et aucune dans le secteur de la Pointe-des-Américains. De là notre projet », souligne l’archéologue Érik Langevin.

De concert avec la Société d’histoire du Lac-Saint-Jean, la Ville d’Alma, la direction régionale du ministère de la Culture et des Communications et surtout, avec la collaboration des responsables du Programme de stabilisation des berges de RTA, une intervention archéologique s’est amorcée sur la Pointe-des-Américains.

« Ce que l’on voulait faire, c’est de vérifier l’importance d’une possible occupation du sol avant d’entreprendre véritablement des fouilles archéologiques. À différents endroits nous avons réalisé des trous, autant sur le bout de la Pointe, mais aussi sur quelques terrasses dominantes au cas où. Mais, je suis obligé de vous dire que nous n’avons rien trouvé. On ne comprenait pas », raconte l’archéologue.

Les barrages en cause

« À la suite de ce résultat, nous avons entrepris des démarches un peu plus poussées afin de connaître comment le site de notre recherche s’était transformé à travers le temps. Des photographies aériennes nous ont permis de répondre à notre questionnement. La construction des barrages, et en particulier celui de Shipshaw, est perçue comme la principale cause de l’immersion de la Pointe-des-Américains et de l’ensemble des territoires d’intérêts pour l’étude de l’occupation humaine », soutient Érik Langevin.

« Au printemps, si vous êtes chanceux, vous pourriez voir encore les vestiges des fondations du chalet du Club des Américains. Mais aussitôt que l’eau remonte, l’endroit est inaccessible pour des recherches archéologiques. Les terres très basses, les anciennes plages sont totalement submergées. Tous ces secteurs qui de toute évidence étaient les plus riches, là où on aurait retrouvé du matériel archéologique qui daterait vraisemblablement de 5000 ans jusqu’au début du vingtième siècle, sont largement en dessous de l’eau », poursuit l’archéologue.

« Ce printemps, nous allons tenter de profiter des quelques jours qui sont disponibles lors du retrait de l’eau pour essayer de retrouver quelques artéfacts en surface pour avoir une petite idée de l’occupation de ce territoire. Par la suite, nous avons l’intention d’entreprendre de nouvelles recherches dans d’autres secteurs tels que la zone actuelle de la nouvelle Usine Alma ainsi que quelques sites intéressants sur la Petite-Décharge où des objets forts intéressants ont été découverts, entre autres une baïonnette probablement associée à un lieu rituel », conclut l’archéologue Érik Langevin.

Quelques Îles pourraient faire l’objet de recherches par les archéologues, dont l’Île Beamer. Aucune étude de l’occupation humaine n’a encore été réalisée sur ce site.

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