Abolir l’adolescence: j’ai des doutes

Par Laurie Fortin
Abolir l’adolescence: j’ai des doutes
(Photo: Les Archives)

Faut-il abolir l’adolescence ? Voilà ce que se demande ce mois-ci, l’équipe de l’Actualité. Mais à voir le comportement de certains adolescents, comme ceux qui harcelaient à l’École Camille-Lavoie le jeune David Fortin, disparu depuis maintenant une semaine, j’ai des doutes…

L’interrogation entourant cette période repose sur une théorie controversée du célèbre psychologue américain Robert Epstein. Selon lui, l’adolescence n’est pas un phénomène biologique, mais bien social et culturel. Il croit que cette période, qui s’allonge constamment est inutile et que la crise d’adolescence est la conséquence directe de notre culture, qui isole les ados des adultes et les infantilise. Il souhaite intégrer ces jeunes plus rapidement, entre autres grâce à des tests évaluant leur niveau de maturité.

Certaines idées lancées par le psychologue sont intéressantes, mais le fondement même de sa théorie est un peu excessif. L’adolescence existe. La culture et la société influencent peut-être le phénomène, mais n’en sont pas totalement responsables.

Plusieurs scientifiques réfutent ces thèses, entre autres le neurologue et psychiatre américain Jay Giedd, selon qui le développement du lobe frontal (zone du cerveau dont la spécialité est le discernement et l’organisation), n’atteindrait pas son plein potentiel à l’adolescence.

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L’adolescence est une période de transition où les questionnements sur la vie et ce que l’on souhaite en faire sont nécessairement présents. Par chance que l’on ne vit plus au temps où les choix nous étaient imposés.

Certains passent leur vie à se chercher et pour d’autres, les certitudes apparaissent très tôt. Il n’y a pas de règles à suivre. Chacun est différent.

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Pour certains, la société, avec ses lois, peut renforcer les désagréments liés à l’adolescence. L’idéal sera que les lois soient applicables selon le degré de maturité ou que des mentors donnent les autorisations nécessaires. Mais ça ne saurait changer puisqu’on ne prendra pas «le risque» d’être plus permissif et ouvrir des chemins à des jeunes qui ne sont pas encore prêts à les emprunter. Les plus précoces devront attendre.

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Actuellement, le laxisme de bien des parents cause beaucoup de maux. Un parent doit rapidement apprendre à son enfant les règles qui régissent la société. Il doit savoir le comprendre, l’accompagner, pour que la transition précédant l’âge adulte ne soit pas trop dure, et se mettre à sa place au lieu de tout lui permettre ou au contraire, le laisser seul à lui-même.

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Peu importe que la plus grande part de responsabilité revienne aux parents, à la Commission scolaire ou aux autres jeunes, tout le contexte précédant la disparition du jeune almatois David Fortin est alarmant.

Comment se fait-il qu’en 2009, des jeunes soient aussi méchants les uns envers les autres et ne soient pas plus ouverts sur les différences ? Ce trait de personnalité ne devrait pas exister.

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