Au pays de l’ouananiche, de la démesure et de la grande nature

Au pays de l’ouananiche, de la démesure et de la grande nature

Qui dit Ashuapmushuan, dit dernière rivière sauvage de notre région. Également, ce sanctuaire consacré à l’ouananiche, à la démesure et la grande nature fait toujours l’objet de la convoitise des Blancs pour ses ressources naturelles et son potentiel hydroélectrique; la convoitise des autochtones qui voudraient en prendre le contrôle et de la réserve faunique à qui elle a donné son nom et la convoitise des protecteurs de la nature qui ne veulent d’aucune façon que ce sanctuaire soit sacrifié.

Le 24 août dernier, avec ma conjointe, nous avons eu le « privilège » de passer la journée sur la haute rivière Ashuapmushuan pour la pêche à l’ouananiche à la mouche.

Je dis « privilège » car seulement 66 perches étaient attribuées cette année pour ce secteur de rivière, un sanctuaire pour la reproduction de l’ouananiche.

En début d’année, répondant à l’invitation de la Corporation LACtivité pêche (CLAP), nous avons placé cinq coupons (à 5 $ chacun) pour le tirage au sort de 269 forfaits pour 600 perches, pour la saison 2009.

Les quelques centaines de pêcheurs avides de sensations rêvaient tous d’être tirés dans les premiers rangs afin de se partager l’un des 33 forfaits attribués sur la haute rivière Ashuapmushuan où le succès de pêche est garanti, ou presque, mais qui représente le summum en terme de qualité de pêche et d’expérience d’une vie.

J’ai été pigé au 16e rang, ce qui me garantissait facilement une place.

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Avec un esprit tout régional de prendre nos vacances ici et de dépenser notre argent ici, c’est sans hésiter que l’on a payé les 250 $ requis (125 $ par pêcheur) pour vivre cette expérience.

Après un coucher et déjeuner dans un grand hôtel à St-Félicien, à 8 h précise, le matin du 24 août, on a rejoint à l’accueil de la réserve faunique Ashuapmushuan notre guide/accompagnateur, Luc Girard, assistant à la protection de la faune pour la CLAP. À bord de son véhicule, après quelques kilomètres, il prend une route secondaire qui nous amène sur les rives de la majestueuse rivière.

Comment ne pas être subjugué par la beauté des lieux, par le bruissement de cette rivière si grande, si belle, encastrée dans des montagnes resplendissantes. La rivière coule tout en douceur devant nous, mais aux chutes Chaudières ou à Michel, elle se rue en furie vers le lac Saint-Jean dont elle est le plus grand tributaire. Elle est donc aussi la principale rivière de reproduction de l’ouananiche.

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À bord d’un magnifique bateau de type « fléteur » de 20 pieds, on prend place pour cette journée de rêve.

Il est difficile de décrire la sensation que l’on peut éprouver quand un poisson s’empare de votre mouche, à quelque 100 pieds derrière l’embarcation. L’ouananiche fait des cabrioles dans les airs pour se défaire de la mouche et à chaque saut, le cœur arrête de battre quelques fractions de seconde, la peur de perdre ce trophée d’une vie.

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Certes, le débat sur l’Ashuapmushuan n’est pas terminé.

Mais, si jamais on devait détruire ce sanctuaire, plus jamais de gens ne vivront l’expérience d’une vie.

Dès l’an prochain, on compte attribuer plus de 1000 perches pour cette activité. Les retombées économiques seront donc de plus en plus importantes.

Décidément, écologistes et économistes n’ont pas complété leur affrontement sur le sujet.

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