La plaque commémorative « Damasse-Boulanger » fait un retour inattendu !

La plaque commémorative « Damasse-Boulanger » fait un retour inattendu !

Les employés de la Société d’Histoire du Lac-St-Jean étaient en effervescence vendredi dernier. Dans un sac de poubelles, derrière la Maison des Bâtisseurs, Alexandre Caron, directeur adjoint de la SHL, a retrouvé la magnifique plaque commémorative dédiée à un des fondateurs de Ville d’Alma, Damasse Boulanger. Cette plaque avait été volée au début des années 2000, sur son socle, près de la petite chapelle sur l’île Ste-Anne, à quelques centaines de mètres de la maison originale de Damasse Boulanger.

« On ne connaît pas l’histoire de la plaque depuis sa disparition en 2000 mais on peut imaginer toutes sortes de choses comme le fait qu’elle aurait été volée par quelqu’un ne connaissant pas la valeur historique de cette plaque. Quelqu’un a découvert récemment l’objet et nous l’a ramenée incognito pour que l’on puisse en prendre bien soin », raconte Gaston Martel, archiviste à la Société d’Histoire du Lac-St-Jean.

Le texte de la plaque nous donne une bonne idée de l’importance du personnage qu’a été Damasse-Boulanger.

On peut y lire ceci : « La Maison Boulanger

Damasse Boulanger, premier résident de Saint-Joseph d’Alma, arrivé ici en 1860, a fait construire cette maison par Élisée Labrie en 1863 et l’a habitée jusqu’à sa mort, le 5 mars 1882. Elle a reçu tous les pionniers. On y a donné la mission et célébré la messe de 1871 à l’automne de 1871. On y a même gardé quelque temps le Saint Sacrement et fait deux mariages. La maison a cessé d’appartenir à la famille Boulanger en 1898; elle a été acquise en 1947 par la Société historique de Saint-Joseph d’Alma. —1947— »

Un personnage central

Damasse Boulanger a en effet joué un rôle fondamental dans l’histoire de Ville d’Alma (St-Joseph d’Alma à l’époque).

Dans le grand livre de l’histoire de Ville d’Alma, on y mentionne : — 1856: Arrivée du premier colon, Damase Boulanger, venu de Saint-Thomas-de-Montmagny. Il habitera le secteur de façon sporadique pendant quelques années. — 1867: Installation permanente de Damase Boulanger et de sa famille en bordure de l’île Sainte-Anne. « Damase Boulanger et les premiers colons s’installent sur l’île Sainte-Anne en bordure de la Petite-Décharge en 1856. Au début du XXe siècle, la ville s’industrialise principalement dans le secteur des pâtes et papiers. Plus tard autour de la Seconde Guerre mondiale, on y construit la première usine de production d’aluminium ce qui lui permet de devenir rapidement la principale ville du Lac Saint-Jean. Le nom Alma fait référence à la Bataille de l’Alma, lors de la guerre de Crimée. L’Alma est un fleuve de cette région qui aujourd’hui est située en Ukraine. Le mot « Alma » signifie « pomme » dans les langues turco-tatares », cite-t-on dans l’historique de la ville.

On doit à Damasse Boulanger de nombreuses réalisations. Notamment, il était le contremaître pour la construction de la fameuse glissoire pour le bois, communément appelée « la dalle » qui permettait d’acheminer les immenses billes de bois (pin blanc) du haut de l’île Ste-Anne jusqu’au pied du rapide Carcajou d’où elles étaient transportées vers le port de Chicoutimi pour ensuite transiger vers l’Angleterre où on les utilisaient pour la fabrication des mats de bateau.

Cette glissoire a été en opération de 1860 à 1894 et présentement, dans le Parc Falaise, on érige une sculpture qui rappellera cette époque glorieuse.

Comme la raconte Gaston Martel : « À l’été 1947, le président de la Société historique d’Alma, J.-A. Bergeron, en collaboration avec le président de la Société historique du Saguenay, l’abbé Victor Tremblay, installent une plaque commémorative près de la maison Boulanger située sur l’île Sainte-Anne, près du petit bras de la Petite Décharge. Après quelques années, et à cause du vandalisme, la plaque est remisée dans les locaux du garage municipal almatois. Paul Tremblay, président de la Société historique d’Alma, la récupère dans les années 1970 et en 1979 décide de la mettre en valeur. Il construit à cet effet un petit monument en pierre et maçonnerie près de la petite chapelle votive de l’île Sainte-Anne et y fixe la plaque commémorative. Au début des années 2000, la plaque disparaît mystérieusement suite à un vol. »

C’est ainsi que le 2 juillet dernier, Alexandre Garon, en tournée de vérification autour de la Maison des Bâtisseurs, aperçoit un sac de vidanges près d’une porte, à l’arrière l’édifice, lequel sac contient un objet plat. « Et qu’elle ne fut pas notre stupeur en découvrant cet objet qu’il s’agit de la fameuse plaque commémorative de la Maison Boulanger. Un visiteur anonyme sera venu la placer à cet endroit pour qu’elle soit récupérée. Nous ne savons pas qui a posé ce geste magnanime, Mais qu’il soit ici remercié pour la récupération de ce monument. La Société d’Histoire du Lac-Saint-Jean décidera dans un proche avenir de la disposition de la plaque commémorative », souligne Alexandre Caron. « Ce qui est tout simplement magnifique, c’est que la plaque en question ne porte aucune égratignure, aucune marque de vandalisme. Elle est identique au moment où on a enlevé les trois rivets qui la retenaient à son socle. C’est une bénédiction », commente Gaston Martel.

L’archiviste fera part de la découverte aux autorités municipales de Ville d’Alma. Déjà, il y a quelques années, le Service des loisirs et de la culture avait fait des démarches auprès de la SHL pour connaître exactement la teneur du texte qu’il y avait sur la plaque pour éventuellement en commander une nouvelle.

Aujourd’hui, l’originale est de retour. La plaque en question avait été coulée en 1947 par l’Atelier Émile Couture, à Chicoutimi.

Une plaque semblable avait aussi été installée en bordure de la Grande-Décharge, près de l’endroit où était érigé l’ancien pont Taché. Vandalisée, notamment à coups de balles de fusil, la SHL a retiré la plaque pour la conserver en sécurité dans ses locaux.

Concernant la plaque damasse-Boulanger, on pourrait sans doute en faire une copie qui serait exposée sur son socle original alors que la SHL deviendrait gardien à tous jamais de la plaque originale.

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