Le bruit extérieur: de plus en plus agressant dans notre environnement

Le bruit extérieur: de plus en plus agressant dans notre environnement
(Photo: Courtoisie)

Avec le retour du beau temps, on a tendance à ouvrir plus souvent les fenêtres pour profiter de la chaleur. Malheureusement, on s’expose ainsi à une pollution sonore de plus en plus envahissante, comme si on n’était plus en mesure de garder le contrôle sur ce phénomène.

De plus en plus de gens me font part de leur exaspération face au bruit qui est devenu dérangeant dans notre société.

Certes, tout le monde a entendu parler de la surdité industrielle. Dans la région, les cas sont fréquents en raison de la présence de plusieurs industries lourdes et d’entreprises de fabrication qui gravitent autour. Cependant, ces entreprises sont sensibilisées à ce phénomène et offrent des moyens de protection auditive de plus en plus performants pour assurer la sécurité des employés.

Cependant, je nous vois mal déambuler sur le trottoir avec des protecteurs auditifs qui ont la forme d’un casque d’écoute.

Et que dire de s’asseoir tranquillement sur la galerie, dans un quartier résidentiel, mais d’être obligé de mettre des bouchons dans les oreilles pour profiter de la tranquillité.

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Récemment, une Dame d’Alma me faisait part de son exaspération face au bruit dans les quartiers résidentiels notamment. Elle dénonçait ceux qui se croient obligés d’imposer leur musique à tout le voisinage, genre petite auto avec un moteur d’une puissance de 100 hp mais un système de son de 300 watts. Pire encore, la peste sonore de l’année, les cyclomoteurs, ces petits engins que les jeunes utilisent de plus en plus pour leurs déplacements. Ils partent des quartiers résidentiels pour se rendre à l’école ou en ville. Cependant, le bruit strident de ces engins me remémore des audiences publiques tenues à la fin des années 90 sur le contrôle des motomarines. Un intervenant avait alors qualifié ces engins de « mouches à merdes à essence ». On peut presque en dire autant des cyclomoteurs qui envahissent notre environnement.

Faisant suite à son intervention, la Dame en question m’a remis une enveloppe contenant un message adressé aux autorités municipales d’Alma ainsi qu’un article faisant état d’une étude réalisée par le Dr Raymond Hétu, professeur d’audiologie à l’Université de Montréal et qui détermine les conséquences du bruit sur notre condition physique générale. « Vous êtes tranquillement assis dans votre salon. Tout à coup, un bruit fait vibrer les murs, passe et repasse la même voiture avec le système de son poussé au maximum. Vous devenez agressif, mais ce n’est pas fini. Durant tous les festivals d’été ne vous assoyez pas sur votre patio avec des amis, on ne s’entend pas parler avec la musique qui écorche les oreilles », cite la Dame en question.

Dans une certaine mesure, je lui donne raison sur toute la ligne.

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Malheureusement, le bruit, sous diverses formes agressantes, menace la santé des gens. Non seulement la santé de l’oreille est en danger, mais le bruit est aussi à l’origine de maladies aussi diverses que des ulcères, de l’hypertension ou encore de l’arythmie cardiaque.

Le bruit, sous toutes ses formes, est la forme de pollution la plus répandue, mais dont on se méfie sans doute le moins.

Pour déterminer la force d’un bruit, on utilise la mesure en décibels. On parle de 85 décibels comme étant le maximum tolérable pour l’oreille humaine sur une période continue de huit heures. Au-delà de cette norme, on devrait porter des équipements de protection.

Dans notre société très bruyante, l’accumulation quotidienne de bruit dépassant la norme fait en sorte que nos oreilles subissent irréversiblement des dommages. On estime que d’ici peu, la vente des prothèses auditives pourrait rattraper celle des prothèses visuelles.

Plus que la surdité, les personnes exposées développement des taux de cholestérol supérieurs à la moyenne, un taux plus élevé d’ulcères gastriques et intestinaux, d’hypertension artérielle et d’arythmie cardiaque.

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On sait que le problème existe et que les conséquences sont néfastes sur la santé humaine.

Il y a bien quelques règlementations dans les municipalités et au niveau provincial régissant le bruit.

Qui, à 3 h du matin, va aller aviser le motard qui circule sur l’Avenue du Pont avec un bruit d’enfer, qu’il vient de réveiller des centaines et des centaines de personnes… Il ne faisait que passer… après tout !

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