Avec deux motoneiges de patrouille et 13 policiers qui ont suivi la formation spéciale pour devenir patrouilleurs-motoneigistes, le poste de la Sûreté du Québec de la MRC Lac-St-Jean-Est entend faire sentir sa présence sur les différents sentiers de motoneige de la MRC. Et cette présence, elle ne sera pas seulement les fins de semaine ou lors de grands rassemblements, mais bien en tout temps.
Depuis quelques jours, les patrouilleurs en motoneige sillonnent les différents sentiers de motoneige de la MRC, autant dans le secteur Nord, Centre que Sud. « À la demande des clubs, cette année, avec deux véhicules et 13 policiers, je vais pouvoir organiser un horaire de patrouille qui permettra d’accroître de beaucoup la présence et notre visibilité sur les pistes. Également, ce sera plus facile de répondre à des demandes spécifiques des municipalités concernant des problématiques locales en matière de motoneige », souligne le lieutenant Pierre Lavoie, directeur adjoint du poste de la SQ de la MRC Lac-St-Jean-Est.
L’objectif des policiers est de faire respecter les règlements sur les pistes et de contribuer à la sécurité des motoneigistes.
Heureusement, malgré un début de saison ou la température a notamment rendu dangereuse la circulation sur les plans d’eau (glace mince et eau en surface, sous une fine couche de neige), on ne déplore aucun incident grave.
Au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en 2008-2009, on a déploré deux accidents mortels et une vingtaine de blessés. Un de ces décès s’est produit sur notre territoire.
D’ailleurs, l’Association des Motoneigistes du Québec (AdmdQ) a dressé ce mercredi, le bilan provisoire des décès en motoneige au Québec pour la présente saison.
L’AdmdQ déplore jusqu’à présent 6 pertes de vie. La totalité des décès ce sont produits après la tombé du jour et les hommes représentent la majorité des personnes impliquées avec 5 pertes de vie sur 6 (83 %). La noyade est la cause de 50 % des décès et les 3 autres décès résultent de pertes de contrôle dont 1 pourrait impliquer la présence d’alcool et la vitesse excessive selon les policiers.
Selon les chiffres, 50 % des victimes avaient plus de 35 ans (46 ans, 45 ans et 37 ans) et il est à noter que la moitié des décès sont survenus en hors sentiers et résultent tous de la noyade. L’autre moitié des décès sont survenus dans des sentiers aménagés, mais certains d’entre-eux n’étaient pas encore ouverts par les clubs au moment des décès.
Formation
Pour l’ensemble du Québec, la formation des patrouilleurs en motoneige se déroule sur les Monts Valin. Un des formateurs est même rattaché au poste de la SQ à Saguenay.
Les policiers apprennent ainsi la Loi des véhicules hors route, les articles spécifiques à la motoneige, le Code de la sécurité routière en sentier ainsi que les règlements connexes.
Dans le cadre de leurs patrouilles, les policiers font la tournée des différents relais, jasent avec les gens et rencontrent les patrouilleurs locaux des clubs de motoneige pour s’enquérir de certains cas particuliers. « Le port du casque de sécurité, la vitesse, l’immatriculation et les assurances, la circulation sur des chemins publics, des passagers sans casque ou encore des enfants assis en avant du parent conducteur: ce sont les principales infractions constatées par les patrouilleurs. Pour ce qui est des silencieux modifiés, c’est la tolérance 0 et un billet d’infraction est immédiatement émis si la motoneige ne dispose pas de son silencieux d’origine », précise le policier Éric Boily, le doyen des patrouilleurs à motoneige de la MRC Lac-St-Jean-Est. Également, les patrouilleurs interviennent dans les petites municipalités où l’on rencontre souvent des problématiques particulières. Notamment, beaucoup de motoneiges hors-la-loi (non immatriculées et non assurées).
Au cours des prochaines semaines, la patrouilleurs-motoneigistes vont surveiller de façon plus pointue deux problématiques.
Dans le secteur Nord, des motoneigistes ne respectent pas les droits de passage dans les bleuetières. En circulant en dehors des sentiers balisés, ils endommagent les plants de bleuets avec des pertes substantielles pour les producteurs. Rappelons que ces derniers consentent gratuitement à permettre le passage des motoneiges dans leurs champs, mais ce droit n’est pas éternel.
Autre problème, sur le sentier menant de la piste provinciale #23 vers le centre-ville d’Alma, la vitesse est limitée à 20 km/h. Également, ce tracé donne uniquement accès au stationnement de l’Hôtel Universel. Toute motoneige circulant en dehors de ce périmètre sera interceptée sur le champ. « Ce que l’on veut, c’est que les gens puissent circuler en toute sécurité sur les sentiers et puissent profiter de ce sport. Nos policiers sont là, avec les patrouilleurs bénévoles des clubs de motoneige, pour intercepter ceux qui ne respectent pas les règles », de conclure le lieutenant Pierre Lavoie.