Michel Simard passe le flambeau à Jacques Ménard

Michel Simard passe le flambeau à Jacques Ménard
Jacques Ménard accepte de relever le défi en remplaçant Michel Simard à la direction générale du Séminaire Marie-Reine-du-Clergé.(Photo: France Paradis)

Une autre page d’histoire vient d’être tournée au Séminaire Marie-Reine-du-Clergé alors que le directeur général de l’institution depuis juillet 2001, Michel Simard, est en voie de passer le flambeau à son successeur, Jacques Ménard. Ce dernier, à l’âge de 48 ans, accepte de relever le beau défi de permettre au Séminaire de poursuivre sa croissance tout en demeurant une école relativement petite et centrée sur l’humain.

Officiellement, c’est depuis le 3 août que Michel Simard a quitté ses fonctions à la direction. Depuis ce temps et jusqu’au 14 août dernier, il travaille en compagnie de son remplaçant pour lui transférer les différents dossiers et bien l’introduire dans sa nouvelle fonction où l’un de ses grands défis sera de passer de l’administration d’écoles publiques à l’administration d’une école privée comme le Séminaire, une institution qui se doit d’être gérée un peu comme une entreprise. Une fois le 60 % d’aide gouvernementale reçue, la direction doit s’assurer de trouver l’autre 40 % requis pour le financement de l’institution, de l’entretien, des réparations et l’élaboration des différents projets.

Embauché en 1978 comme animateur en loisir auprès des pensionnaires, Michel Simard a gravi les échelons pour devenir coordonnateur du service du pensionnat, secrétaire de direction, puis directeur général en juillet 2001.

Sous la direction de Michel Simard, le Séminaire a amorcé une série de réformes pédagogiques avec l’introduction de nouveaux programmes modernes et novateurs. Le résultat est tangible car dans une période où la Commission scolaire du Lac-St-Jean est en pleine décroissance en terme de nombre d’élèves, au Séminaire, on est passé de 375 à 495 élèves au cours de la même période. Également, Michel Simard a mené de front un dossier majeur, soit l’acquisition du bâtiment du Séminaire par les Services éducatifs. « Ce succès du Séminaire, ces dernières années, je l’attribue directement à la qualité du personnel et de l’organisation. On en a fait un lieu d’éducation unique où les élèves sont à l’aise. On a créé des choses pour le bien être des élèves. Aujourd’hui, à 54 ans, je passe le flambeau et je le dis tout de suite, ce n’est pas pour retourner en politique municipale », lance en riant Michel Simard qui a été maire de Saint-Gédéon pendant deux mandats au début des années 2000.

Jacques Ménard

Le poste de directeur général a d’abord été affiché à l’interne, sans qu’il y ait de candidature. Le conseil d’administration a alors ouvert le poste à l’externe, sur l’ensemble du territoire du Québec. « Je suis parti du Grand-Nord, de Kuujjuaq, pour venir passer une entrevue au Lac-St-Jean. Je voulais vraiment ce poste », relate Jacques Ménard en riant pour expliquer d’où il arrive, dans le secteur public, pour prendre en charge la direction d’une école privée.

Natif de St-Jean-sur-Richelieu, secteur Iberville, Jacques Ménard a d’abord étudié chez les Frères Maristes. Il a fait son collège en Sciences humaines (histoire) puis son bac et sa maîtrise en théologie avant d’entreprendre l’étude du droit canonique. Il a fait partie de la congrégation des pères Oblats de Marie Immaculé pendant deux ans, mais n’a pas prononcé ses vœux.

Dans le secteur de Montréal, il devient professeur de religion au niveau secondaire où on a rapidement décelé chez lui ses aptitudes de leader et sa facilité à motiver et diriger les élèves.

Il a donc étudié par les soirs pour obtenir sa maîtrise en administration scolaire et devenir directeur adjoint dans une grande polyvalente.

On lui confie par la suite sa première direction d’école, une institution offrant des options sports/études, mais sur le déclin. En quatre ans, il réorganise les programmes, les rends plus alléchants et fait passer la clientèle scolaire de 700 à quelque 1000 élèves.

On lui confie alors la direction d’une plus grande école. « Je suis devenu un gestionnaire avec des directeurs adjoints pour chacun des secondaires sous mes ordres. J’étais loin des élèves que je côtoyais rarement », souligne Jacques Ménard. À la suggestion d’un ami, c’est à ce moment qu’il décide d’abandonner cette direction pour se retrouver à la tête d’une petite école, dans le Grand-Nord, pour l’enseignement aux Inuits.

Dans une école de quelque 200 élèves, il retrouve le plaisir de diriger et de travailler en équipe avec le personnel et les élèves. « J’ai retrouvé ce qui me manquait. Un milieu de vie plus modeste. Et, quand je suis venu ici après ma sélection comme directeur du Séminaire, lors de mon premier contact avec les membres du conseil d’administration et le personnel de l’école, le 26 juin dernier, ce qui m’a le plus frappé et enchanté, c’est la fierté que les gens ont de parler de leur école. Ils ont de la volonté, sont motivés et dans leur école, ils sont chez eux », lance avec enthousiasme Jacques Ménard.

Il est bien conscient de l’ampleur du défi : passer du secteur public au secteur privé, devenir le leader d’une trentaine de professeurs motivés et plein d’énergie et d’idées et de quelque 55 employés en incluant le personnel de soutien manuel et technique.

Le « sillon d’excellence » est cependant tracé et Jacques Ménard pourra, au besoin, compter sur les judicieux conseils de son prédécesseur qui ne sera pas très loin. En effet, Michel Simard est en réflexion présentement, mais à l’automne, il pourrait bien accepter à mi-temps, le poste de directeur de la Fondation du Séminaire Marie-Reine-du-Clergé, l’entité légale qui soutient moralement et financièrement toute l’œuvre du Séminaire.

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