Travailler à la retraite: un plaisir ou une obligation ?

Travailler à la retraite: un plaisir ou une obligation ?
France Paradis

Quand vous envisagez votre retraite, dans quelques années d’ici, vous posez-vous la question si vous allez continuer à travailler, par plaisir ou obligation, ou profiter pleinement de cette période de repos ?

Un récent sondage fait état de chiffres pour le moins significatifs alors que deux Québécois sur trois travailleront à leur retraite et la moitié d’entre eux le feront par nécessité financière.

L’autre moitié sera constituée de retraités voulant rester actifs mentalement et socialement. À l’échelle canadienne, ce sont 38 % des futurs retraités qui planifient continuer à travailler après leur retraite pour un enjeu financier, soit joindre les deux bouts à la fin du mois.

Heureusement, en plus du travail, les Québécois à la retraite veulent se réserver du temps avec leurs proches, pour lire et faire du sport.

Cette même étude démontre aussi que les Québécois moyens sont beaucoup moins nombreux que leurs concitoyens canadiens à mettre de l’argent de côté en prévision de leur avenir, soit 69 % au Québec contre 80 % au Canada.

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Patrice St-Pierre, directeur général de la Fédération de l’âge d’Or au Saguenay—Lac-Saint-Jean—Ungawa estime que les chiffres de ce sondage sont bien représentatifs de ses membres dans la région.

Défenseur des droits des retraités depuis quelque 22 ans, il a vu l’évolution des différents dossiers et face aux nombreux problèmes qui assaillent les actuels et futurs retraités, Patrice St-Pierre porte un jugement sévère sur le système: « Les élus gèrent le futur avec les méthodes du passé et ils refusent de voir la pyramide des âges qui est en train de s’inverser au Québec. De plus en plus de retraités et de moins en moins de travailleurs qui fournissent dans la caisse. On surcotise les gens au travail. »

Les problèmes qui assaillent les aînés sont multiples et nombreux.

Un exemple typique se situe par exemple au chapitre de la taxation municipale pour les personnes vivant en bordure d’eau. Au début de leur carrière, dans les années 70, de nombreux travailleurs ont érigé leur résidence en bordure d’un cours d’eau. Leur planification de retraite ne tenait malheureusement pas compte du fait que la taxe pour leur résidence serait majorée de façon exponentielle. Aujourd’hui, confrontés à des factures astronomiques, ils voient leur paisible retraite complètement annulée par le phénomène.

Ils ont le choix de déménager dans un autre logement à la hauteur de leurs revenus ou retourner sur le marché du travail pour se procurer l’argent additionnel pour faire face à cette obligation.

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Se retrouver un emploi à 50 ou 60 ans, par nécessité, ce n’est pas toujours évident.

Il y a un préjugé négatif envers les personnes âgées sur le marché du travail alors que pourtant, ils ont l’expérience et sont très souvent en mesure d’apporter entre cinq et dix ans additionnels de loyaux services envers les entreprises qui veulent les embaucher.

Également, on se dirige progressivement vers une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et les entreprises devront sans doute réaliser toute l’importance et le potentiel que représente l’embauche des retraités pour satisfaire leur besoin de personnel.

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Décidément, le sens du mot retraite est à revoir dans sa définition et dans ses impacts.

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