Un vignoble de cinq mille plants au Lac-Saint-Jean ?

Un vignoble de cinq mille plants au Lac-Saint-Jean ?

Un jour peut-être, avec le réchauffement de la planète, on fera du vin jusqu’au Nunavut. En attendant, bien que l’on retrouve la plupart des vignobles québécois dans le Sud du Québec, il existe toutefois un producteur au Lac-Saint-Jean; Le vignoble Couchepagane.

Situé dans le rang Sainte-Anne, à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, le vignoble Couchepagane est la propriété des frères Bertrand et Denis Tremblay. Le premier est vétérinaire et pratique toujours sa profession, tandis que Denis est un retraité de l’agriculture. Amateurs de vin depuis plusieurs années, les deux apprentis vignerons ont débuté leur belle aventure en 1999. « Jusqu’en 1999, nous avions fabriqué notre vin à partir des concentrés que l’on retrouve chez différentes maisons spécialisées qui offrent cette possibilité de fabriquer à domicile, notre vin. Les résultats n’ont pas toujours été très heureux et à notre satisfaction. Un bon jour, on s’est dit que l’on devrait peut-être contrôler nous-mêmes toutes les étapes de la fabrication de notre vin et ce, avec nos propres raisins, cultivés de nos mains. C’est à partir de ce moment que l’on s’est immergé dans la viticulture, et cette passion perdure depuis », souligne Bertrand Tremblay.

En attendant l’accentuation du réchauffement climatique, la culture de la vigne au Québec demeure problématique et un peu plus au Lac-Saint-Jean. Il faut avoir de bons cépages qui puissent à la fois résister au froid et aux maladies. Pour moult cépages frileux, il faut, dans la plupart des régions viticoles du Sud du Québec, procéder au buttage, c’est-à-dire enfouir la vigne sous la terre à l’approche des gelées. Ici, cette problématique n’existe pas avec un couvert de neige suffisant pour protéger les plants de vigne.

Oiseaux migrateurs

Fait à remarquer, la période de culture pour la vigne au Saguenay-Lac-Saint-Jean coïncide généralement avec l’arrivée et le départ des oiseaux migrateurs. Pour nos deux vignerons, c’est un signal qui ne trompe pas. « Notre parcelle de terre de 10 acres est située dans un secteur privilégié. On y retrouve un microclimat essentiel pour la culture de la vigne. Quelques agriculteurs du secteur peuvent également faire la culture du maïs grain, une exploitation que l’on ne retrouve pas ailleurs dans notre région. Nous avons quelque 5000 plants de vigne de huit cépages différents sur un espace de quelque 5 âcres. Chaque plant de vigne devrait nous permettre la fabrication d’une bouteille de vin mais, nous n’en sommes pas encore rendus là », de préciser Denis Tremblay. « Les vignerons du Québec sont de vrais amateurs et plusieurs propriétaires font de la recherche pour trouver un cépage qui soit fécond, résistant au froid, et qui bien sûr, a bon goût. Au vignoble Couchepagane, au fil des années, nous avons introduit plusieurs cépages depuis 1999 et nous analysons constamment leur comportement. Nous avons des cépages pour la fabrication de La cuvée Belle-Rivière, un vin blanc sec, pour un vin rouge qui n’est pas encore baptisé et bientôt, peut-être pour un vin de glace », souligne Denis Tremblay. Les cépages que l’on retrouve au vignoble Couchepagagne sont le Vandal-Cliche, le Ste-Croix, le Sabrevois, le 6-16-30, le 5-15, le Delisle, le Louison Sorensen et le Prairie Star.

Patience et travail

Au fil des siècles, le travail de la vigne a beaucoup évolué. Dans les grands vignobles du monde, il s’est beaucoup mécanisé et les tâches, aujourd’hui plus variées et plus techniques, sont globalement moins éprouvantes qu’auparavant. Il en est tout autre pour les petites exploitations artisanales comme le vignoble Couchepagane. « Le métier de vignoble, tel que nous le pratiquons à notre échelle exige certaines qualités. C’est en effet un métier qui demande de la réflexion, de l’intelligence et un sens de l’observation, mais aussi et surtout de la passion », de préciser Bertrand Tremblay. À la mi-octobre, c’est la grande fête au vignoble Couchepagane alors que parents et amis se réunissent pour faire la vendange des raisins. On procède également au pressage et à une première mise en cuve du précieux liquide. « Ce n’est que par la suite que l’on amènera le précieux liquide à notre » laboratoire » pour entamer le processus de la fabrication du vin. Une fois de plus, il faut être patient et méticuleux afin de réaliser le meilleur produit possible qui viendra satisfaire nos attentes et récompenser tous les efforts de tous ceux et celles qui ont collaboré au développement du vignoble Couchepagane », de conclure les propriétaires Bertrand et Denis Tremblay.

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