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Le culte de la beauté brésilien s'accorde avec l'olympien sculpté

Le 15 août 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 15 août 2016
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RIO DE JANEIRO — La tenue des Olympiques à Rio de Janeiro offre l'occasion pour l'oeil étranger de mesurer l'ampleur du culte de la beauté qui prédomine au Brésil, un pays de soleil et de samba qui en met plein la vue de bikinis ficelles et d'abdominaux sculptés.

Le culte de la beauté est aussi une affaire de gros sous en terre brésilienne: le pays monte très souvent sur le podium mondial pour les ventes de cosmétiques, et arrive en deuxième place au chapitre de la chirurgie plastique, juste après les États-Unis.

Les «gyms extérieurs» sont légion au Brésil, tout comme les boutiques et salons spécialisés aux enseignes évocatrices — comme ces «centres intégrés de beauté», où l'on peut vous refaire du bout des ongles jusqu'à la pointe des cheveux.

Et cette obsession du corps va comme un gant à l'«image olympienne». Un chirurgien plasticien réputé, qui attirait au Brésil les personnalités riches et célèbres du monde entier, a même porté la flamme olympique au dernier jour de son parcours, avant la cérémonie d'ouverture des Jeux de Rio. Décédé le lendemain d'une crise cardiaque à l'âge de 93 ans, le docteur Ivo Pitanguy a eu droit à des heures de reportages à la télévision brésilienne, interrompant même la diffusion des compétitions sportives.

Sur la célèbre plage de Copacabana, des hommes aux muscles huilés jouent un match improvisé de soccer et des femmes jouent au volleyball pendant qu'un peu plus loin, d'autres se font bronzer méthodiquement, avec chrono, d'un côté puis de l'autre.

Le docteur Carlos Alberto Jaimovich, codirecteur de la Société de chirurgie plastique du Brésil, attribue cette obsession du corps à différents facteurs: le climat tropical, où l'on s'habille de peu, les médias, qui «en montrent» de plus en plus, et le lien qu'établissent les Brésiliens entre pouvoir d'attraction et «classe».

«La beauté est synonyme de mobilité sociale» au Brésil, estime le docteur Jaimovich. Et cette mobilité sociale est intimement liée à l'origine ethnique — puisque les Blancs ont souvent davantage les moyens que les autres de se payer de coûteux soins esthétiques.

Le défunt docteur Pitanguy, surnommé le «philosophe de la chirurgie plastique», disait souvent qu'en soignant l'apparence physique des gens, on pouvait les aider à mieux se sentir à l'intérieur. Certains de ses disciples soutiennent même que la beauté est un droit, qui devrait être reconnu à tous, riches ou pauvres.

L'an dernier, 1,5 million de chirurgies plastiques ont été pratiquées au Brésil — la majorité pour des motifs purement esthétiques.

Peter Prengaman, The Associated Press

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