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Eutrophisation: Métabetchouan-Lac-à-Croix sollicite la participation des citoyens

Yohann Harvey Simard
Le 29 mai 2022 — Modifié à 12 h 45 min le 29 mai 2022
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Métabetchouan-Lac-à-Croix sollicite la participation des citoyens dans la lutte contre l’eutrophisation des plans d’eau. Un phénomène qui se traduit notamment par la prolifération d’algues et par une perte de clarté de l’eau.

Depuis le début des années 2000, on constate l’eutrophisation de plusieurs lacs à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, dont le lac à la Croix et le lac Vouzier, soutient le maire André Fortin.

En ce sens, il rappelle que lac Vouzier était « très convoité par les plongeurs » en raison de sa clarté hors normes. Une popularité qui s’estompe peu à peu à mesure que les eaux du lac se brouillent.

« Notre milieu est fragile et il faut le protéger » poursuit le maire, ajoutant que plusieurs citoyens lui ont fait savoir qu’ils étaient préoccupés par la dégradation des lacs.

La municipalité lançait récemment une campagne de sensibilisation afin de lutter contre le problème.

La première étape de la campagne consistait en l’envoi de dépliants aux riverains des lacs concernés. Plusieurs informations leur ont alors été transmises relativement aux actions à poser pour freiner l’eutrophisation des lacs.

Une seconde étape consistera en l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques à l’endroit des propriétaires d’embarcations motorisées.

Causes et solutions

L’eutrophisation s’explique essentiellement par l’accumulation de nutriments comme l’azote et le phosphore dans les plans d’eau, indique Marilyn Bergeron, horticultrice pour Métabetchouan-Lac-à-la-Croix.

Ces nutriments, délétères pour les plans d’eau lorsqu’ils s’y retrouvent en grande quantité, proviennent en partie des activités agricoles.

À cet égard, André Fortin mentionne que les agriculteurs font preuve « d’une excellente collaboration » dans le dossier.

« Ils ont implanté des brise-vent. La plupart ont planté des arbres le long des ruisseaux. Ils ont changé l’orientation des labours et ils labourent moins », illustre-t-il.

En ce qui concerne les riverains, on leur recommande avant tout de « conserver la végétation sur les bandes riveraines. Et c’est important de garder plusieurs sortent de végétaux », insiste Marilyn Bergeron.

C’est que les racines préviennent l’écoulement des nutriments dans les lacs, explique-t-elle. Rappelant que la chaleur exacerbe l’eutrophisation, elle ajoute que les arbres de grande taille, en faisant de l’ombre aux plans d’eau, permettent d’en diminuer la température.

L’expérience a montré que la participation du milieu contribuait à contrer l’eutrophisation des lacs de façon signification.

Bateaux

Les propriétaires d’embarcations motorisées ont également leur rôle à jouer dans l’eutrophisation. On les invite notamment à réduire leur vitesse afin d’éviter « de brasser l’eau inutilement ».

« On sait que ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais il y a des gens qui pensent que c’est bon de brasser l’eau avec leur motomarine. Mais un lac, ce n’est pas comme une piscine. »

Par ailleurs, Marilyn Bergeron affirme que les effets néfastes causés par les bateaux se sont amplifiés au gré de la croissance du nombre de Airbnb autour des lacs.

« Ces gens-là n’ont pas le même sentiment d’appartenance envers les lacs que les riverains qui habitent autour des lacs. Ils ne voient pas les conséquences de leurs gestes. Eux, ils arrivent pour la fin de semaine, ils ont payé, ils veulent avoir du fun, ils louent deux motomarines, ils brassent le lac du samedi au dimanche, et puis ils s’en vont. Et ça recommence chaque fin de semaine. »

Enfin, malgré l’absence de stations de lavage, André Fortin encourage les propriétaires de bateau à « laver leur bateau lorsqu’ils reviennent d’autres plans d’eau. » Une pratique qui permet d’éviter la contamination et la prolifération d’espèces végétales ou animales envahissantes.

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