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Fin du lock-out à l’usine Produits forestiers d’Alma: La lutte en a valu la chandelle

Yohann Harvey Simard
Le 20 septembre 2023 — Modifié à 07 h 00 min le 20 septembre 2023
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La semaine dernière, la signature d’un règlement mettait fin à un lock-out de dix semaines à l’usine Produits forestiers Résolu d’Alma. Mais est-ce que cette longue lutte en aura valu la chandelle?

Oui, répond Jean-Pierre Rivard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des pâtes et papiers d'Alma (SNTTPP).

Sa réponse est toutefois un peu plus nuancée. D’un côté, il faut savoir que les employés ont dû faire un certain nombre de concessions. Entre autres, ils ont dû faire une croix sur la possibilité d’accumuler leurs heures supplémentaires pour les convertir en congés, une mesure qui aurait pu favoriser la conciliation travail-famille.

D’un autre côté, les salariés ont fait des gains qu’ils n’auraient pu obtenir sans sortir dans les rues. Les modalités de prise de congés ont notamment été revues de sorte à les rendre plus flexibles pour les employés. Selon la façon dont ces derniers gèrent leurs congés mobiles, cela peut même se traduire par une augmentation nette de leur temps de vacances annuel.

« Quelqu’un qui place ses mobiles stratégiquement peut gagner deux semaines de vacances par année », résume Jean-Pierre Rivard.

Sur le plan salarial, bien que des augmentations étaient demandées au début du conflit, il s’agit d’une requête qui a rapidement été abandonnée par le syndicat. À la vue des autres conventions collectives signées ailleurs au Québec, « on a vu que la porte était pas mal fermée de ce côté-là. On a eu la même augmentation que les autres usines ont eue. »

Une majorité satisfaisante

C’est dans une proportion de 81,3 % que les syndiqués ont voté en faveur de la nouvelle entente, signe qu’elle répondait somme toute aux attentes, ou du moins en partie. Jean-Pierre Rivard se dit pour sa part satisfait, lui qui s’attendait plutôt à un ratio de 65%.

Il est toutefois permis de penser que l’essoufflement, financier et moral, lié à la longueur du lock-out a pu motiver le vote de certains salariés. « L’inflation ne s’est pas arrêtée pendant ce temps-là… », rappelle le président du syndicat.

Le retour des travailleurs s’échelonnera sur trois semaines à compter du lundi 18 septembre.

Victoire de principe

En dehors des gains réalisés, Jean-Pierre Rivard estime que la ténacité dont les employés de l’usine d’Alma ont fait preuve aura eu le mérite de donner le ton pour la suite des relations avec l’employeur.

« À long terme, on va peut-être gagner du respect et peut-être se faire prendre plus au sérieux quand on va négocier. »

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