Le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet est venu manifester son appui envers les travailleurs de l’usine Produits forestiers Résolu (PFR) d’Alma, en lock-out depuis près d’un mois. Le politicien s’est rendu sur la ligne de piquetage plus tôt aujourd’hui en compagnie du député fédéral de Lac-Saint-Jean Alexis-Brunelle Duceppe.
Pour les deux bloquistes, il en allait d’une question de « pure solidarité ». Selon le chef de la formation politique fédérale, les demandes formulées par les employés, notamment en matière de conciliation travail-famille et d’accumulation de temps, sont « tout à fait dans l’air du temps ».
Surtout, Yves-François Blanchet ne s'explique pas que l’employeur refuse de revenir à la table de négociation.
« Il n’y a pas de discussions, même si de toute évidence, ces gars-là et ces filles-là sont tout à fait parlables. On se demande quelle peut bien être la manœuvre du côté de Résolu."
Qui plus est, poursuit-il, « dans un contexte où l’industrie forestière est toujours exposée à des dangers et à des périls, ça commande que les acteurs s’assoient ensemble, se parlent et trouvent des solutions communes par rapport aux enjeux de travail, par rapport au lendemain des feux de forêt, ou encore par rapport à l’approvisionnement, au marché d’exportation ou aux acquisitions. Il y a beaucoup d’enjeux, ce n’est pas le temps de se coltailler, c’est le temps de s’asseoir à la même table et de discuter. »
Des briseurs de grève soupçonnés
Au cours des dernières semaines, les travailleurs en lock-out ont aperçu ce qui leur semblait être des briseurs de grève se diriger vers l’usine PFR d’Alma. Or, le recours à ce type de main-d’œuvre est illégal au Québec, rappelle Yves-François Blanchet.
Ce dernier condamne d'ailleurs personnellement cette pratique, affirmant qu’elle va à l’encontre du principe de représentation collective, dont il affirme être un "fervent défenseur". Puisque la présence de briseurs de grève n’est qu’hypothétique pour le moment, Yves-François Blanchet demande à PFR d’ouvrir l’accès à ses installations d’Alma afin que des visites puissent être faites sans préavis par des inspecteurs, la « seule façon de s’assurer qu’il n’y a pas de briseurs de grève », estime-t-il.
Des motifs douteux
Le chef du Bloc Québécois croit que les récentes décisions prises par PFR ont été « téléguidées de bien ailleurs qu’ici ». Selon lui, l’entreprise agit sans prendre compte de la réalité propre aux salariés d’Alma.
"Il y a un bureau quelque part à Montréal dans lequel on fait des calculs qui n’ont rien à voir avec le prix des couches à Alma », image-t-il. Rappelons que les 242 travailleurs en lock-out doivent composer avec des revenus de 315 $ par semaine depuis bientôt un mois.
Enfin, le bloquiste conteste les motifs qui ont mené au lock-out.
« Il n’y a même pas de date de fixée pour avoir une conversation. Alors, ce que ça suggère, c’est que le lock-out n’en est pas un pour rien. L’entreprise voulait casser le syndicat. Elle voulait fermer la shop pour une certaine période dont on ne sait pas combien de temps elle peut durer. Je n’ai rien pour penser qu’il y a une volonté sincère de négocier de la part de la partie patronale", conclut le politicien.