C’est avec un agenda chargé que s’est déroulée l’assemblée générale annuelle de l’Association des médecins omnipraticiens du Saguenay-Lac- Saint-Jean (AMOSL) cette semaine, à Alma. Plusieurs enjeux y ont été abordés, dont le manque de médecins généralistes et l’insuffisance du personnel de soutien.
On recense actuellement 330 médecins omnipraticiens au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Or, il en faudrait une soixantaine de plus pour répondre adéquatement aux besoins de la population, affirme le docteur Kevin Girard, président régional de l’AMOSL.
« Le manque de main-d’œuvre crée des difficultés dans nos cabinets, mais aussi en deuxième ligne, notamment dans les urgences, puisque tout le système est imbriqué », soutient ce dernier.
Selon Kevin Girard, il impératif de rendre la médecine générale plus attrayante aux yeux des étudiants, qui sont de plus en plus nombreux à opter pour une spécialité.
« Dans les dernières années, ce sont 600 chaises qui sont restées vides dans les unités de médecine familiale (UMF) parce que les étudiants ne sont pas allés y faire leur résidence. Donc, s’ils y étaient allés, on aurait 600 médecins de plus aujourd’hui au Québec. »
La médecine générale pas très séduisante
Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le docteur Marc-André Amyot, croit notamment que les conditions de travail de la médecine générale effraient les médecins en devenir.
Il explique que les omnipraticiens sont soumis à plusieurs contraintes dans leur pratique. « D’abord, ils ne peuvent s’installer où ils veulent. Il y a un certain nombre de postes disponibles pour chaque région. Ensuite, quand ils sont installés, ils sont tenus de faire des activités médicales particulières, comme de l’urgence, de l’hospitalisation et du CHSLD. Quand on ajoute à ça toutes les dysfonctions de la première ligne, ça peut être tentant de se diriger vers une spécialité. »
Quant à la rémunération des médecins omnipraticiens du Québec, le président de la FMOQ estime qu’il y aurait lieu de procéder à un rattrapage, notamment par rapport à l’Ontario.
Des équipes insuffisantes
Mais ce ne sont pas seulement les médecins qui ne sont pas assez nombreux sur la première ligne du système de santé, croient Marc-André Amyot et Kevin Girard.
« Ça prend plus de professionnels pour soutenir les médecins généralistes dans leur pratique. Ça prend plus d’infirmières, de travailleurs sociaux, de physiothérapeutes, d’inhalothérapeutes », donne comme exemples le docteur Amyot.
Selon lui, les lenteurs du système de santé sont aussi attribuables aux carences de personnel dans ces autres professions.
Qui plus est, des équipes mieux garnies dans les cabinets contribueraient à rendre la pratique de la médecine générale plus attrayante, car moins prenante.