Chroniques

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Pour des finances numériques équitables

Le 16 mars 2022 — Modifié à 09 h 58 min le 16 mars 2022
Par Diane Lemieux

Le 15 mars est la journée mondiale des droits des consommateurs. Cette année le thème est la finance numérique équitable. La numérisation de la finance comporte des avantages certes, mais aussi des enjeux sur lesquels nous devons collectivement nous questionner.

L’organisation ­Consumer ­International rapporte une projection intéressante tirée d’une recherche réalisée en 2020. « D’ici 2024, les consommateurs de services bancaires numériques devraient dépasser les 3,6 milliards. » C’est environ 46 % de la population mondiale. Au ­Canada, selon une enquête de la ­Banque du ­Canada réalisée en 2018, les transactions en numéraire (argent comptant) comptaient que pour 29,8 % du volume de transactions. C’était en 2017.

Les technologiques numériques prennent de plus en plus de place. ­Souvenons-nous de la révolution de la « carte de guichet », des services financiers en ligne et maintenant, des virements d’argent numérique entre personne. Nous voyons l’argent physique se dématérialiser, mais ­est-ce sans conséquence ? ­Quels sont les avantages et les inconvénients ?

Selon le rapport de recherche « ­Argent comptant, vers une mort annoncée ? » d’Option consommateurs réalisé en juin 2019, il y a des avantages clairs à cette dématérialisation. Pensons à la lutte contre la criminalité. L’argent comptant est difficilement traçable comparativement au numérique, mais n’oublions pas que ces criminels s’adaptent généralement très vite.

Un autre avantage est que l’utilisation du numéraire comporte moins de frais pour l’État, mais est plus couteux pour les commerçants. Ceux qui acceptent un paiement par carte doivent verser, à chaque transaction, des frais qui peuvent s’avérer importants.

Concernant les inconvénients, pensons à une panne électrique générale, à une cyberattaque qui priverait l’ensemble des citoyens de leurs revenus. Une cyberattaque peut aussi viser la collecte des renseignements personnels qui est un risque de fraude considérable pour le consommateur. Il y a aussi la confidentialité des données des consommateurs et à la protection de la vie privée.

Pour plusieurs consommateurs fonctionner exclusivement avec des cartes peut provoquer de l’endettement et ce sont les consommateurs à faibles revenus qui utilisent le plus le numéraire. De plus, il y a la brisure numérique entre les générations et les coûts associés aux technologies qui peuvent contribuer à marginaliser certains groupes plus vulnérables de notre société.

Pour conclure, ­Consumers ­International tient cette semaine un forum de la finance numérique équitable qui déclenchera la toute première conversation mondiale sur les solutions centrées sur le consommateur dans les services financiers numériques. Espérons que dans toutes ces transformations, les plus vulnérables ne seront pas laissés derrière.

Lynda Lalancette, Intervenante en consommation Service Budgétaire de St-Félicien

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