Culture

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Uchronie : Double exposition pour Fred Laforge et Amélie Proulx

Le 17 mai 2022 — Modifié à 16 h 23 min le 17 mai 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Créer de nouvelles réalités à partir de faits historiques. Insuffler à nos mémoires collectives un sens nouveau… Une proposition en plateau double qu’offre l’exposition Uchronie de Fred Laforge et Amélie Proulx qui se déroule du 12 mai au 30 juin au Centre Sagamie d’Alma.

Fred Laforge, artiste multidisciplinaire de Chicoutimi, tient son plaisir à questionner la place qu’occupent certaines figures héroïques et de pouvoir dans l’espace public.

Cette fois, l’artiste le fait via de faux billets de banque surdimensionnés qu’il a entièrement redessinés à la main et au spirographe.

Au premier coup d’œil c’est presque identique, mais…

« J’ai changé les figures et les scènes que l’on retrouve à l’endos des billets traditionnels. Sur le billet de 10 $, j’ai remplacé John A. Macdonald par le politicien Louis Riel. Il y a un rapport très direct, car l’ancien premier ministre du Canada a fait pendre Louis Riel. L’idée, c’est de réinventer un peu l’histoire et de stimuler l’imaginaire autrement », exprime-t-il.

Les billets surdimensionnés de Fred Laforge ont exigé un travail laborieux de plusieurs semaines pour l'artiste.

L’Uchronie est justement par définition un procédé consistant à réécrire l’histoire de façon fictive à partir de faits réels.

Des autres coupures retravaillées par Fred Laforge, on retrouve notamment un 20 $ où trône dorénavant Pauline Julien remplaçant la reine Elizabeth II.

Un retour dans le passé sur un pan historique du Québec, la crise d’octobre, où la chanteuse et actrice souverainiste a joué un rôle important.

Déchiffrer le langage

L’artiste lévisoise Amélie Proulx ancre sa pratique artistique dans la céramique, « son médium de prédilection », précise-t-elle.

Ainsi, il lui était tout naturel d’amorcer son travail créatif à partir des chartes de cuisson en céramique du couple Rozynski, figures importantes en céramique d’art.

Elle a alors produit deux séries d’estampes numériques bien liées entre elles.

« Les symboles que l’on retrouve sur les chartes que j’ai numérisées sur du papier calques sont pour les non-initiés incompréhensibles. J’en ai alors extrait un genre d’alphabet où j’ai juxtaposé des petits feux dans des cercles rappelant le travail du céramiste qui se penche pour analyser les flammes, » partage-t-elle.

L'artiste Amélie Proulx explore un nouvel alphabet avec des estampes numériques crées spécifiquement pour l'exposition.

La deuxième section est quant à elle tirée d’un manuscrit d’alchimie médiéval datant de 1492. L’artiste a soutiré des illustrations et aussi des pans de textes indéchiffrables en des impressions numériques 2D.

Dès lors, le code secret du langage est la clef pour comprendre le fil qui unit les deux séries murales.

Cette exposition du Centre Sagamie laisse aux regardeurs la liberté de transmuter le monde à leur façon.

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