L’Écurie Le Sabot d’Or est née de la volonté inébranlable de Monique Maltais et de son conjoint Richard Plourde. Ils y ont travaillé d’arrache-pied pendant près de 30 ans, mais depuis 2019, c’est maintenant seule que Monique Maltais doit porter à bout de bras sa précieuse écurie.
C’est qu’il y a trois ans, Richard Plourde est décédé sous les yeux de sa tendre moitié après 33 ans d’union.
« Il est mort d’une crise de cœur, assis là, dans ma face. C’est chien… Personne ne me fera croire que c’est juste. »
Malgré les tentatives de réanimation des secouristes, ces derniers n’ont pas été en mesure de rescaper l’homme.
« Ça m’a donné un méchant coup. Une demi-heure avant, je lui avais dit “ne me laisse jamais toute seule avec tout ça” parce que je voyais qu’il se tenait la poitrine. Je lui ai demandé s’il voulait aller à l’hôpital, mais il m’a dit “non, non, je vais bien, j’ai mangé, j’avais faim”. Et boom, il est parti… »
Dévouement
Monique Maltais n’a jamais compté ses heures, elle qui en 30 ans, ne s’est contentée que d’une seule semaine de vacances.
« Même encore aujourd’hui, je me demande comment je fais. Parfois, je me dis que je ne suis pas normale! »
Mais cela n’a jamais vraiment été une corvée. Prendre soin des chevaux et l’air pur de la campagne lui suffisaient amplement.
« Je suis une fille de plein air, je vis dehors. Moi, amène-moi pas prendre un café en ville! »
Son amour des animaux et sa résilience lui ont d’ailleurs permis de passer à travers plusieurs épreuves, comme en 2003.
« Je sortais de l’écurie. Richard ne m’avait pas vue et il m’a tiré une balle de foin sur la tête. J’ai été paralysée. Au début, les médecins ne savaient même pas si j’allais remarcher! »

Un repos bien mérité
Chose sûre, Monique Maltais est une coriace. Néanmoins, la perte de son partenaire l’oblige à ralentir le rythme peu à peu.
« Il s’occupait de plein de choses, mais là c’est moi qui dois tout faire. »
Bien qu’elle ne soit pas encore prête à fermer boutique, elle a considérablement diminué le nombre des chevaux qu’elle prend en pension. Il ne lui en reste que sept, auxquels s’ajoutent les quatre autres qui lui appartiennent.
Son dernier souhait est de pouvoir terminer les travaux sur son manège, et c’est sans l’ombre d’un doute qu’elle les terminera.