Actualités

Temps de lecture : 1 min 41 s

Industrie du bleuet : entre récolte moyenne et mouche du bleuet

Serge Tremblay
Le 29 juillet 2022 — Modifié à 10 h 36 min le 29 juillet 2022
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Après une saison de misère en 2021, l’industrie du bleuet au Saguenay-Lac-Saint-Jean se dirige vers une récolte qui devrait être dans la moyenne. Pour plusieurs producteurs, cependant, apprendre à vivre avec la mouche du bleuet devient une réalité.

« On se dirige vers une année dans la moyenne. Il n’y aura certainement pas de record cette année, mais ce ne sera pas mauvais non plus. La pollinisation n’a pas été optimale en raison de la pénurie de ruches et les pluies abondantes ont favorisé l’émergence de maladies foliaires. Donc, grosso modo, on se dirige vers une année correcte », analyse le président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, Nicolas Pedneault.

Un soupir de soulagement, donc, après une année de misère en 2021. Comme le prix du bleuet sur le marché demeure bon, du moins pour le moment, les producteurs devraient pouvoir tirer leur épingle du jeu.

Mouche

La présence de plus en plus documentée de la mouche du bleuet risque toutefois d’avoir des répercussions sur les coûts de production, et ce, plus tôt que tard. L’insecte a été détecté pour la première fois dans la région en 2018 et bien qu’on ne puisse affirmer qu’elle soit en progression, c’est du moins l’impression qu’elle laisse.

« On se doute qu’elle progresse et je pense que certains producteurs n’auront pas le choix de traiter éventuellement, plus particulièrement dans la zone chaude qu’est Dolbeau-Mistassini. C’est quelque chose que les producteurs veulent éviter, car nous produisons un bleuet sans traitement pendant l’année de récolte, c’est notre spécificité. Et les traitements, ce sont des coûts additionnels importants. »

Coûts

Des coûts que les producteurs ne seront pas nécessairement capables d’assumer, admet Nicolas Pedneault. Le prix du bleuet étant soumis aux aléas du marché, les marges de producteurs sont parfois très minces, voire inexistantes.

« Actuellement, le prix du bleuet est relativement bon, mais on ne sait pas ce que ce sera dans quelques années. Tout coûte de plus en plus cher et si l’on doit composer avec une hausse vertigineuse de nos coûts de production, il y a des limites à ce que l’on est capable de faire pour contrôler nos coûts. »

En outre, la nécessité éventuelle d’utiliser des traitements contre la mouche du bleuet, même avec des insecticides biologiques, pourrait compromettre certaines certifications comme celle du bleuet boréal sans pesticide, relève le président du SPBQ.

Pour ce dernier, il sera impératif pour les producteurs de faire preuve de beaucoup de vigilance lors de la prochaine saison de récolte.

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES