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Le projet d'agrandissement de l'Usine Alma est loin d'être mort

Le 16 juillet 2014 — Modifié à 00 h 00 min le 16 juillet 2014
Par Karine Desrosiers

PROJET. Décidément, le projet d'agrandissement de l'aluminerie Alma est loin d'être mort. La Gazette officielle du Québec publie aujourd'hui le décret 621-2014, daté du 26 juin dernier, et qui autorise Rio Tinto Alcan à poursuivre les démarches en ce sens. Le décret original 1557-97 du 3 décembre 1997 est ainsi modifié pour y inclure les paramètres de suivi environnemental advenant que RTA aille de l'avant en augmentant de 450 000 à 510 000 tonnes annuellement la capacité de son Usine Alma.

Cependant, comme en fait mention RTA depuis deux ans, son programme de modernisation de ses installations sera tributaire du rétablissement du marché mondial de l'aluminium.

Bien que l'entreprise s'était engagée en 2006 à investir plus de 2,2 milliards $ dans la région et à augmenter de 400 000 tonnes annuellement sa capacité de production au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il faut tenir compte de l'avancement du projet AP-60

Rio Tinto Alcan (RTA) a construit cette usine pilote sur son Complexe Jonquière dans le but de tester et de poursuivre le développement de sa technologie AP60, la plus moderne des technologies de production d’aluminium déployée à ce jour.

Ce projet sera réalisé en trois phases. La première phase est en opération depuis l'automne dernier avec pour objectif de produire 60 000 tonnes d’aluminium par année (tpa). À la fin des trois phases, l’usine possédera un total de 272 cuves et produira 460 000 tpa.

Il faut posséder une boule de cristal pour tenter de deviner quelle sera la décision de RTA: construire les phases II et III du projet AP-60 et ainsi respecter l'engagement des 400 000 tonnes additionnelles, réaliser seulement la phase II et agrandir Alma et/ou bien réaliser les deux projets en continue.

Seul le marché dictera ce choix.

Questions environnementales

Revenant à la Gazette officielle, l'émission de ce nouveau décret concerne directement la modification du décret numéro 1557-97du 3 décembre 1997 relatif à la délivrance d’un certificat d’autorisation en faveur d’Alcan aluminium ltée pour la réalisation d’un projet de construction d’une aluminerie à Alma

On y apprend notamment que: « Rio Tinto Alcan inc., qui a fusionné avec Alcan inc. laquelle avait fusionné avec Alcan Aluminium ltée, a transmis, le 5 décembre 2012, une demande de modification du décret numéro 1557-97 du 3 décembre 1997 afin de porter la production annuelle de 450 000 à 510 000 tonnes métriques d’aluminium à l’usine Alma de Rio Tinto Alcan inc., et ce, en réalisant divers travaux en trois phases ».

Le 3 février dernier, RTA a demandé des modifications au décret original au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, modifications qui ont été jugées acceptables.

Notamment, les questions du ministère portaient sur différents paramètres de protection de l'environnement et de suivi de certaines émissions.

Le décret fait état de tout un échange de correspondance avec RTA et la production de documents et de modélisations des émissions polluantes prévisibles advenant l'augmentation de 450 000 à 510 000 tonnes/an de l'usine. Les dernières communications remontent au 24 avril dernier.

Ces questions touchent les émissions d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et l'évolution de la performance du centre de traitement des gaz sur les émissions de fluorures et de HAP.

À ce chapitre le décret précise que: « Ce programme de suivi devra, d’autre part, porter sur l’évolution de la performance des systèmes de traitement des gaz du secteur de l’électrolyse, non seulement en fonction de l’implantation du nouveau « système cascade » mais aussi de la présence combinée dans les gaz à traiter des HAP et des fluorures (Fg et Fp) et de l’augmentation des émissions de fluorures. Ce volet du programme visera à mesurer l’évolution de l’efficacité de traitement ou d’enlèvement des fluorures et des HAP. Le programme de suivi devra être déposé auprès du ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, au moment de la demande visant l’obtention du certificat d’autorisation d’exploitation prévu à l’article 22 de la Loi

sur la qualité de l’environnement (chapitre Q-2) pour la première phase d’augmentation de la production. »—F.P.

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