Mauvais départ pour les marinas du lac Saint-Jean

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Par Jean Tremblay
Mauvais départ pour les marinas du lac Saint-Jean
À la marina du Centre de villégiature Dame-en-Terre plusieurs plaisanciers ont vendu leur bateau en début de saison. Des quais demeurent disponibles pour la location. (Photo Trium Médias – Jean Tremblay)

La saison nautique vient à peine de débuter que l’on constate déjà les effets néfastes des aléas de Dame nature et du coût historique du prix de l’essence. Ça donne le ton à une saison nautique qui risque d’être atypique pour les marinas du lac Saint-Jean.

Au début de juillet, la majorité des marinas disposaient de quais à louer. Par contre, certaines (peu nombreuses) ont réussi, grâce à une liste d’attente d’importance à afficher complet, dès les premières semaines de navigation.

Un fait demeure cependant. Dans toutes les marinas, on constate que le coût de l’essence qui a doublé par rapport à l’an dernier fait mal. Même chose pour la température qui oblige les plaisanciers de passer du temps dans leur bateau amarrer à leur quai.

Pour certains, la décision est prise. On va diminuer le nombre de trajets et la vitesse de croisière.

« Chaque été on part de la marina Belle-Vue à Saint-Félicien en direction du Club nautique de Roberval et y acheter une crème glacée. Cet été, à 200$ la crème glacée on va y penser à deux fois », explique Réjean Côté, un plaisancier de longue date.

Dam-en-Terre

À la marina de Dame-en-Terre à Alma on a connu un début de saison tardif qui a incité des propriétaires de bateau à vendre leur embarcation nautique.

« Cet hiver nous affichions complet pour la location des quais. Par contre, en mai et juin plusieurs ont décidé de se départir de leur embarcation ce qui nous a fait perdre 20 locations de quai sur 130 », explique Mathieu Brassard, directeur général du Centre de villégiature de Dam-en-Terre.

« La valeur historique des embarcations marines usagées et le prix de l’essence sont les deux facteurs qui nous ont fait perdre 15% de notre clientèle. Plutôt que de réduire le nombre de fois à se promener en bateau, certains ont préféré le vendre », ajoute-t-il.

Le DG pense que ce sera difficile de louer tous les emplacements disponibles. En prime, la mauvaise température n’a pas aidé cette industrie.

« Habituellement, à pareille date, on a effectué six remplissages de nos réservoirs d’essence. Présentement nous les avons remplis seulement deux fois. Du jamais vu. Les gens laissent à quai leur embarcation. »

« On a connu que deux journées de beau temps. Ça fait cinq ans que je suis en poste ici et c’est la première fois que l’on connait un début de saison aussi difficile », conclut-il.

Club nautique Belle-Rivière

La mauvaise température se fait ressentir également au Club nautique Belle-Rivière de Saint-Gédéon.

« C’est surtout les vents dominants qui nous dérangent », affirme Chantale Blackburn, capitaine de quai.

Elle ajoute que le prix de l’essence ne cause pas de préjudice pour le moment. Par contre les habitudes de conduite sont différentes.

« Au lieu de pousser leur moteur à fond, les gens naviguent plus lentement. Il y a moins de pratique du ski nautique et de surf que par les années précédentes. Avec le vent certains sortent quand même. Cependant, ils s’ancrent au large pour passer du temps sur l’eau. »

Ça n’empêche toutefois pas les plaisanciers de choisir les quais du Club Nautique Belle-Rivière pour y amarrer leur bateau.

« Nous avons une liste d’attente de propriétaires. L’automne dernier nous avions 125 noms de personnes intéressées à louer un quai. Présentement il y en a 80 en attente. »

La capitaine a trouvé une façon particulière pour éviter de louer à des gens qui ne possèdent pas de bateau et qui réserve au nom d’une autre personne.

« Les futurs locataires doivent démontrer qu’ils sont propriétaires d’un bateau pour avoir le droit d’être inscrit sur cette liste. Je leur demande leur permis d’embarcation délivré par le provincial. Ça me permet également de voir la longueur du bateau », explique-t-elle.

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