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Retrait des saveurs et taxe supplémentaire sur les produits de vapotage: des mesures lourdes de conséquences

Yohann Harvey Simard
Le 24 avril 2023 — Modifié à 02 h 08 min le 24 avril 2023
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

L’entrée en vigueur d’une taxe provinciale sur les produits de vapotage, de même que le retrait des saveurs dans les e-liquides, pourraient avoir des effets dévastateurs sur cette industrie. À Alma, le gérant du vape shop Popa Vape craint même de devoir fermer boutique advenant l’adoption de ces nouvelles lois.

La taxe provinciale viendrait ainsi doubler celle appliquée par le fédéral depuis janvier dernier. Un coup dur alors que la taxe d’Ottawa avait déjà considérablement fait grimper le prix des e-liquides, faisant passer le tarif d’un contenant régulier de 30ml de 20 $ à 27 $ en moyenne.

« Si la taxe provinciale passe, la bouteille va se situer dans le coin de 32 $ ou 33 $. C’est quand même une bonne augmentation. Si on se compare à il y a un an, c’est un bon 10 $ d’écart », indique Charles-Émile Duciaume, gérant du Popa Vape à Alma.

Il s’agit de taxes dissuasives visant à diminuer le nombre de consommateurs de produits de vapotage, notamment chez les jeunes. Au Québec, la taxe additionnelle fait partie des sept recommandations émises par la Santé publique en 2020 concernant l’industrie du vapotage. Son entrée en vigueur est prévue pour l’automne 2023.

La fin des saveurs?

Mais ce qui fait encore plus peur à Charles-Émile Duciaume, c’est le retrait des arômes, aussi nombreux qu’il existe de fruits, dans les e-liquides.

« Ils veulent mettre ça sans saveur, ou juste laisser la saveur de menthol ou de tabac. » Une mesure qui, là encore, vise principalement à décourager les jeunes de vapoter.

Pour le gérant de vapoterie, il y a fort à parier que cela signerait la fin de son commerce puisque la vente des e-liquides constitue une part importante des revenus de l’entreprise.

Le bannissement des saveurs a été proposé dans un projet de loi récemment déposé, mais dont la date d’adoption est encore incertaine.

Les liquides pour vapoteuses sont vendus dans une très grande variété de saveurs

Les risques de la prohibition

Selon Charles-Émile Duciaume, la fin des saveurs pourrait avoir des conséquences indésirables, comme celle d’inciter les vapoteurs à retourner vers la cigarette, qui demeure beaucoup plus délétère.

« C’est sûr que vapoter, ce n’est pas bon pour la santé, mais si tu compares ça à la cigarette, c’est une grande amélioration. »

Il croit surtout que plusieurs de ses clients, plutôt que de cesser de vapoter, auront recours au marché noir afin de s’approvisionner ou qu’ils se mettront à confectionner eux-mêmes leurs liquides. Or, insiste-t-il, contrairement aux liquides faits maison, « les e-liquides en magasin sont faits professionnellement et avec de bonnes choses. »

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