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Vers la mise en place d’une cellule de crise à Alma

Yohann Harvey Simard
Le 11 décembre 2022 — Modifié à 21 h 32 min le 11 décembre 2022
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Avec la dégringolade du mercure au cours des dernières semaines, les cas d’itinérance inquiètent de plus en plus à Alma. Particulièrement touché par la question, l’Almatois Alain Paradis presse les autorités d’agir.

Bénévole au café communautaire l’Accès d’Alma, l’homme de 65 ans a constaté une augmentation des cas d’itinérance au cours des dernières années.

Selon lui, la situation était devenue particulièrement critique cet été alors que selon ses estimations, environ une quinzaine de personnes étaient en situation d’itinérance à Alma. Depuis l’arrivée du temps froid, il a remarqué que des individus devaient se réfugier dans certains endroits publics.

En septembre dernier, un dénombrement des personnes itinérantes a été effectué par le Travail de rue d’Alma. Qualifiés « d’alarmants » et « d’inhabituels » par le directeur général de l’organisme, Guillaume Bégin, les résultats semblent corroborer les observations d’Alain Paradis.

Guillaume Bégin préfère toutefois éviter de donner un chiffre exact, affirmant que la situation a évolué depuis et qu’un nouveau dénombrement sera bientôt réalisé afin d’obtenir un portrait plus juste.

Témoignage

Ayant lui-même passé près de se retrouver à la rue un jour, Alain Paradis est également père d’une fille qui, aux dernières nouvelles, était actuellement sans domicile fixe à Chicoutimi.

« Elle a dû quitter son loyer de Chicoutimi, et là, elle se retrouve dehors sans rien. J’imagine qu’elle doit avoir des places, comme chez des amis, où elle peut coucher, mais ça ne doit pas être facile », explique le sexagénaire avec émotions.

De son côté, Alain Paradis affirme qu’il doit lutter avec un problème d’amassement compulsif, ce qui le pousse à encombrer son logement d’objets de façon excessive.

« À un moment donné, en hiver, je ne pouvais même plus partir le chauffage parce que l’appartement aurait pu partir en feu tellement il y avait du stock dedans. Donc, d’une certaine façon, je sais ce que c’est que d’avoir froid. »

Il ajoute être passé à deux cheveux de se faire évincer de son loyer, pour lequel il avait plusieurs paiements en retard.

En somme, Alain Paradis laisse entendre que ses expériences ont fait de lui une personne « très sensible » à la question de l’itinérance. « Je ne peux pas croire qu’en 2022, il y ait encore du monde qui couche dehors », lance-t-il à ce titre.

Il soutient par ailleurs que l’aide aux personnes itinérantes doit passer par la compréhension et le respect.

« Ils ont tous [les itinérants] des difficultés et des histoires différentes. On ne peut les juger, on ne sait pas ce qu’ils ont eu à traverser. Il faut seulement savoir leur parler comme il faut et les reconnaître en tant que personnes. Ce ne sont pas des animaux, ce sont des êtres humains. »

Cellule de crise

Lors du conseil de ville du 21 novembre dernier, la mairesse d’Alma a mentionné que la municipalité prenait le dossier de l’itinérance « très au sérieux » et était en « mode solution ».

« On regarde pour la mise en place d’une cellule de crise, dont l’objectif sera d’éviter que des gens n’aient pas d’endroit où coucher à la chaleur. Là, on est tombés en hiver, et on trouve que ça n’a absolument aucun bon sens que des gens n’aient pas d’endroit pour se mettre à l’abri. »

Siègent au comité de la cellule de crise des représentants de la Ville d’Alma, du bureau du député, du CIUSSS, de l’OMH d’Alma, du Centre de rétablissement Le Renfort ainsi du Travail de rue d’Alma.

Le déploiement officiel de la cellule n’a toujours pas été annoncé pour le moment.

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