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Santé mentale des entrepreneurs

« C’est dur être en affaires. Ton actif principal, c’est toi et prends-en soin. » -Dominique Genest

Jean-François Desbiens
Le 24 octobre 2024 — Modifié à 11 h 00 min le 24 octobre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Dominique Genest fait partie de la première cohorte d’entrepreneurs qui ont terminé en septembre une nouvelle formation sur la santé mentale et le bien-être offerte dans la région.

Actifs en affaires depuis plus de 25 ans, il a choisi de s’inscrire au programme offert par le Centre en entrepreneuriat multi-ressources (CEMR) situé à Dolbeau-Mistassini.

« Je n’étais pas sur le point de frapper un mur précise-t-il, mais je voulais être proactif pour ne pas déraper plus tard. Main-d’œuvre, compétences, finances, réglementation, etc., aujourd’hui, tout est compliqué. C’est dur être en affaires. Ton actif principal, c’est toi et prends-en soin. Même si on est relativement équilibré, on a intérêt à avoir plus d’outils. »

Dominique Genest sait de quoi il parle. Il a eu longtemps la pédale au plancher avant de ralentir pour ensuite lancer l’entreprise LIMexplore. Cette dernière mise sur le ralentissement et la diminution de la consommation pour arriver à une meilleure santé mentale.

« On ne prend pas assez de temps pour se poser des questions. Voir comment ça va en dedans. La vie va tellement vite qu’on ne prend pas le temps de creuser. On dit souvent que c’est la faute des autres ou de la pénurie de main-d’œuvre, mais à quel point on se connaît? Il faut être capable d’arrêter et de se montrer vulnérable. Être un meilleur humain et un meilleur leader. »

L’entrepreneur dit avoir beaucoup apprécié la formation qui est offerte selon une formule en immersion comprenant des activités, des ateliers en groupe ou individuel, des cours et des formateurs.

Barrières et tabous

Il estime malheureusement qu’il y a encore beaucoup de barrières et de tabous dans la société qui découragent les gens en difficulté psychologique d’aller chercher de l’aide.

« Les entrepreneurs ont de la misère à prendre soin d’eux, plutôt qu’uniquement des autres. Ça prend un profil extraverti, intense, impulsif pour être en affaires et faire gérer sa machine. Mais tout le monde tombe au combat. Il ne faut pas prendre de chance et découvrir ses limites. Si tu es un bon homme d’affaires, prends soin de toi. »

Junior Juneau, qui dirige quant à lui le CEMR, indique qu’au total, 12 entrepreneurs ont suivi cette formation.

« On avait des entrepreneurs qui étaient en situation quand même assez avancée au niveau du stress ou de l’épuisement. D’autres allaient bien. C’était des gens de tous les secteurs d’activités, construction, tourisme, secteur forestier et transport notamment. Les commentaires ont été très positifs et ils ont dit que c’était vraiment enrichissant. Ils ont des outils pour préserver leur santé mentale auprès de leurs clients, leurs proches et leurs employés. »

Lui aussi affirme cependant que plusieurs tabous entourent toujours la détresse psychologique, souvent perçue comme un signe de faiblesse.

« On a des inscriptions pour la seconde cohorte, mais c’est une formation extrêmement difficile à vendre. Il y a encore des barrières. C’est malheureux et ça ne devrait pas être ça. Il reste beaucoup de chemin à faire. »

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