Vendredi, 01 novembre 2024

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Marches, lecture et optimisme

Les secrets de longévité d’une centenaire d’Alma

Yohann Harvey Simard
Le 31 octobre 2024 — Modifié à 23 h 00 min le 31 octobre 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Si 100 ans est assurément un âge vénérable, s’y rendre avec une santé comme celle d’Émilie Gobeil, cela relève de l’exploit. Le secret de sa longévité: prendre la vie avec optimisme et éviter les excès.

Émilie soufflait les bougies de son 100e anniversaire le 26 octobre dernier., et elle l’a fait avec une vigueur qu’il est peu commun de voir chez les gens dont l’âge s’écrit avec trois chiffres.

« J’avais et j’ai toujours eu une bonne santé. Du reste, ce n’est pas moi qui a conduit ça », affirme modestement l’Almatoise en jetant un regard au Ciel. 

Elle reconnaît toutefois avoir mené une vie raisonnable, sans abus, et avoir tâché d’aborder la vie avec optimisme. Des traits de caractère qui, outre la providence, ont sans doute dû contribuer à sa longévité, pense-t-elle.

Qui plus est, Émilie Gobeil n’a jamais été de ceux qui restaient assis. Elle dit avoir fait de l’activité physique sa vie durant. « Une marche le matin et une autre l’après-midi », pour être plus précis.

« Mais ça, c’était quand j’étais plus jeune. Maintenant, je dois me limiter à une marche une marche par jour », résume celle qui fait trêve de modestie pour mentionner, le sourire en coin, le trophée de pétanque qu’elle a remporté il y a quelques années. « Et ses marches, elle les prenait pas mal vite! », tenait pour sa part à préciser l’un de ses fils, Roméo Richard.

Des méninges en pleine forme

Ce dernier ajoute que sa mère a toujours su rester active mentalement aussi.

« Elle a travaillé son intellect toute sa vie, surtout en lisant, c’est une femme qui a beaucoup lu. Encore aujourd’hui, elle lit et elle écrit pour maintenir son intellect. »

Force est d’admettre que cette discipline n’est pas vaine considérant la grande lucidité qui habite encore Émilie Gobeil.

Roméo Richard abonde également dans le même sens que sa mère lorsqu’il dit que cette dernière « a toujours regardé le bon côté des choses. Les petits problèmes, les petits bobos qu’elle pouvait avoir, c’est sûr qu’elle s’arrangeait pour les régler, mais toujours avec une attitude positive et constructive. »

Une vie heureuse, mais éprouvante

Son optimisme, Émilie Gobeil en a par ailleurs eu bien besoin. Divorcée à une époque où ce n’était pas coutume de l’être, elle et ses cinq enfants ont dû se serrer la ceinture durant plusieurs années. Roméo Richard s’en souvient.

« À cette époque-là [au moment du divorce­], il n’y avait pas encore d’aide sociale. Pendant plusieurs années, notre seule source de revenus, ça a été les sous de la quête que les policiers passaient. »

Mais malgré les années de vache maigre et les épisodes dépressifs qui en ont découlé, Émilie Gobeil n’a jamais envisagé de céder la garde de ses cinq enfants.

« Je les ai élevés toute seule et dans la misère », confie-t-elle, la tête haute. Et elle peut effectivement être fière, elle qui a mis au monde cinq enfants qui s’en sont brillamment sorti en définitive.

« Ils auraient pu prendre le mauvais bord, mais non, j’ai cinq beaux et bons enfants. Ils étaient mon espoir, et aujourd’hui, ils sont ma plus grande fierté. »

Émilie Gobeil en était d’ailleurs entourée, de ses enfants, au moment de son anniversaire, célébré au presbytère de l’église Saint-Joseph d’Alma en compagnie de membres de la fabrique.

Regard sur la vie

Parfois en bien, parfois en mal, du haut de ses 100 ans, Émilie Gobeil a été témoin de nombreux changements.

Chose certaine, plus le temps passe, plus le monde qui l’entoure lui semble étranger. Elle ne peut qu’être nostalgique lorsqu’elle rêvasse au passé et déroger de son optimisme habituel lorsqu’elle regarde le présent.

« Aujourd’hui, je trouve qu’il y a beaucoup de violence. Ça se tue dans les rues, tu peux aller dehors et te faire sacrer une volée. Il faut faire avec, mais c’est épeurant et je trouve ça triste », confie-t-elle, espérant que le vent « retourne du bon bord » bientôt.

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