Même si le Centre de détention de Roberval à sécurité maximale est équipé de caméras infrarouges dernier cri, d’équipements de brouillage des ondes cellulaires et d’un toit anti-évasion grillagé dans la majorité des cours arrière, les détenus n’ont aucune difficulté à se faire livrer de la drogue, des armes et même des téléphones cellulaires.
Inauguré en 2015 par Philippe Couillard, premier ministre du Québec de l’époque, les agents du Centre doivent, en 2025, composer avec des techniques de plus en plus raffinées de la part de la population carcérale qui se fait livrer à peu près n’importe quoi.
« Ce n’est pas l’ensemble des cours qui sont grillagées. De plus l’espace entre les mailles est assez important ce qui permet de faire passer les paquets à travers les grillages », explique Mathieu Lavoie, président du syndicat des agents de la paix à la Confédération des syndicats nationaux (SAPSCQ-CSN).
Autres stratagèmes
Il mentionne également qu’au fil des ans les détenus ont développé d’autres façons de faire pour se faire livrer leurs marchandises.
« Parfois ils modifient ou brisent des fenêtres. La technologie des drones a tellement évolué que maintenant on livre directement par la fenêtre des cellules. On a vu des fenêtres avoir été complètement enlevées et par la suite, après la livraison, replacées à leur endroit. C’est une pratique que l’on voit dans de nombreux établissements au Québec. »
« À Roberval, malgré le fait que l’établissement soit récent, il n’a pas été conçu ou pensé en tenant compte que les détenus puissent entrer des outils ou des objets leur permettant de modifier leur fenêtre. »
Même si le Centre de détention de Roberval a été inauguré en 2015, les plans ont été conçus dans le milieu des années 2007-2008. « Il y a donc un manque de places plus encadrées et de secteurs plus restrictifs et disons que les fenêtres ne résistent pas aux stratagèmes des personnes incarcérées », avoue-t-il.
Interpellé pour prise de photos
Nous avons été à même de constater que le Centre de détention de Roberval était surveillé de très près, avec la présence d’une personne en service, 24 heures sur 24, autour de l’extérieur de la prison. Lors de la prise de photos sur le bord du boulevard Horace-Beemer où l’on a construit le Centre, une employée nous a interpellé, à bord d’un véhicule de sécurité, gyrophares allumés et sirène en mode klaxon.
L’employée nous a avisé, que, bien qu’il s’agisse d’un terrain et d’une bâtisse publique, il était interdit de prendre en photos l’extérieur du Centre. « Vous devez obligatoirement en faire la demande autant pour la population en général que les journalistes », nous a-t-elle mentionné, en substance, sur un ton non équivoque.