Des citoyens qui vivent tout près du lieu d’enfouissement technique (LET) d’Hébertville-Station s’opposent au projet d’agrandir le site et comptent se faire entendre lors des audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) à partir du 16 septembre.
C’est le cas de Richard Thériault et de sa conjointe qui demeurent sur le 8e rang à Saint-Bruno. Prolonger la durée de vie du site qui reçoit les déchets de toute la région au-delà de 2032 n’a aucun sens selon lui.
« Ils n’arrivent plus à faire diminuer le taux d’enfouissement et c’est dramatique. Il rentre de plus en plus de matières. Quand ça va arrêter? Vont-ils nous dire dans 20 ans qu’il faut encore agrandir? Ça me dépasse! Un moment donné, il faut que ça cesse. »
Richard Thériault, qui a déjà dénoncé par le passé des épisodes de mauvaises odeurs et la présence de nombreux oiseaux, refuse toutefois de blâmer directement le promoteur du projet, la Régie des matières résiduelles (RMR). Le citoyen estime que ces problèmes ont diminué depuis.
« Je ne veux pas taper sur la tête de la RMR. Le site est opéré avec le meilleur de leur connaissance. Ils font aussi déjà du travail de sensibilisation auprès du public pour diminuer la quantité de déchets, mais il en rentre tellement que c’est fou! »
Électrochoc
Il faut un véritable électrochoc à son avis pour réduire l’enfouissement.
« J’ai déjà été sur le site et on y trouve encore des canettes en aluminium. On a affaire à des récalcitrants, environ 40% de citoyens qui s’en foutent royalement. Je m’oppose à l’agrandissement pour faire en sorte qu’il y aura un autre site d’enfouissement dans la région. C’est triste à dire, mais il faut sensibiliser d’autres gens ailleurs. »
Richard Thériault ajoute qu’il y a aussi des pistes de solutions pour inciter plus de gens à recycler et composter davantage. La MRC du Fjord-du-Saguenay est allée dans le bon sens selon lui en adoptant la collecte des déchets aux trois semaines, même s’il y a de la grogne parmi les citoyens.
« Il faut trouver des alternatives pour moins enfouir, faire plus de compost et réduire nos achats à la source. Composter, c’est 30% moins de poubelles. Moi, si le camion qui ramasse les bacs passait une fois par mois, ce serait correct. Il faut changer les mauvaises habitudes. »
Le Brunois croit aussi que le coût pour enfouir les déchets n’est pas assez élevé.
Toucher le portefeuille
« S’il était par exemple à 300$ la tonne, ça réveillerait les entreprises et les citoyens. Ils feraient plus attention à ce qu’ils enfouissent. Quand ça touche le portefeuille, là ça change! »
Richard Thériault termine en mentionnant qu’il espère voir davantage de participants aux audiences du BAPE.
« J’aimerais que la salle soit pleine, mais je serais surpris s’il y avait plus de 25 personnes. Lors de la dernière rencontre en mars, on était 15. Ça touche la région, mais on dirait que le monde s’en fout. J’invite les gens à venir comprendre ce qui se passe et proposer des solutions. »
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