Jeudi, 12 septembre 2024

Chroniques

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Qui étaient les vedettes de Paris 2024?

Le 15 août 2024 — Modifié à 07 h 00 min le 15 août 2024
Par Alexandra Gilbert

Il en a coulé, de l’encre, lors des jeux olympiques de Paris. Certainement de belles performances, impressionnantes, captivantes, où les sportifs de salon s’improvisent experts en saut à la perche ou en plongeon synchronisé. Fête ultime des sports d’été, j’ai pourtant l’impression que les hauts cris n’étaient pas pour acclamer les sportifs, mais pour décrier.

Le clivage entre la gauche et la droite parle fort, on l’a constaté lors de la cérémonie d’ouverture, alors que le satanisme (quelle prestation de Gojira, époustouflante) a côtoyé la diversité et un Philippe Katerine bleu, suivi par le retour de Céline qui coûtait dont trop cher mais est dont bonne. Impossible de faire l’unanimité quand on prend des risques et qu’on ose. Ça a donné le ton à ce qui nous attendait lors des jours à venir, des opinions, tout le temps, de tout le monde, sur toute.

La première compétition n’était pas encore commencée que les entraineuses de l’équipe féminine de soccer recevaient une lourde pénalité pour espionnage par drone. Les joueuses, les vraies victimes, ont dû s’armer de résilience pour remonter les 6 points de retard avec lesquels elles débutaient désormais leur compétition, elles qui avaient remporté l’or à Tokyo. Amères et courageuses femmes, impressionnantes battantes.

Nous avons assisté au combat entre Imane Khelif, qui a démoli solidement son adversaire qui a déclaré forfait après deux coups de poing. Le combat d’Imane n’était pas sur le ring. Née femme, elle présente des taux élevés de testostérone, et serait donc physiologiquement avantagée. Les règlements sportifs lui permettent de concourir, elle a d’ailleurs remporté l’or. Polémique où tout le monde a son mot à dire, autant les glorieux Musk, Trump, Rowling ont pris position que les féministes, les gouvernements, les associations sportives, les plaisanciers dans leur chaise de camping, débat ouvert sur la place publique.

On voulait bannir Imane. Pourtant Steven Van de Velde, été reconnu coupable du viol d’une mineure de 12 ans en 2016, lui, était bien présent. Des pommes et des oranges, peut-être. J’dis ça, j’dis rien. Pour moi, c’est non.

Snoop Dogg, la mascotte des Américains, vivant sa meilleure vie, assistant aux sports équestres avec Martha Stewart, mangeant des biscuits avec son acolyte bleu de Sesame Street, a reçu plus d’attention médiatique que les athlètes. C’était divertissant, oui, j’ai rassemblé les photos de lui pratiquant tous les sports, et j’ai créé un beau petit album absurde. Gloire au sport.

Des mascottes, il y en a eu à la tonne, le tireur turc un peu trop relax pour la ligue, l’eau de la Seine, le membre encombrant du perchiste, la danseuse de breakdance australienne (ou mon enfant en rush de sucre qui dit REGARDE MAMAN), la p’tite gymnaste qui mord dans sa médaille, le nouveau Clark Kent américain et son cheval d’arçon, sans parler des Phryges-clitoris.

Au final, oui, il y en a eu des performances sportives de qualité, des moments glorieux, des performances à couper le souffle, mais ce que je retiens, ce qui me restera de Paris 2024, c’est son crémage qui déborde et qui lève un peu le cœur.

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