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Grands projets industriels : Les regrets et la rancœur de Jean Paradis

Le 03 février 2020 — Modifié à 16 h 08 min le 03 février 2020
Par Julien B. Gauthier

« J’ai honte !» Tels sont les mots qu’exprime le fondateur de Négawatt, Jean Paradis, lorsqu’il est question des grands projets, particulièrement celui d’Énergie Saguenay.

L’environnementaliste almatois ne digère pas que l’usine de liquéfaction de gaz naturel qui pourrait voir le jour à Saguenay puisse avoir d’aussi grands rabais d’électricité.

Si l’usine voyait le jour, elle serait admissible au « Tarif L » à 3 ¢ le kilowattheure offert par Hydro-Québec aux grands clients industriels dont la consommation annuelle dépasse les 5 000 kW.

Qui plus est, Hydro-Québec offre un rabais de 20% annuellement pendant six ans aux projets de plus de 250 M$.

À titre de comparatif, le « Tarif D », offert aux particuliers est de 9 ¢ kilowattheure. Or, Énergie Saguenay et son projet d’usine GNL-Québec est évalué à 9 G$ et consommerait 550 MW annuellement, selon son site web.

« C’est une subvention déguisée. Nous, on va leur fournir 5 milliards de kilowattheures pendant 25 ans. Ça représente pour eux 295 M$ de rabais par année, déplore Paradis. Et c’est sans compter le 20% de rabais annuel. C’est le Québec en entier qui va payer! »

Paradis regrette

« J’ai honte d’avoir demandé à ce pauvre monde de diminuer leur consommation électrique. J’ai envie de m’excuser à toutes ces personnes. J’ai encore leurs adresses», a affirmé Jean Paradis, lors d’une conférence la semaine dernière.

Pendant plus de 20 ans, l’entreprise d’économie sociale Négawatts Production – qui a fermé ses portes en octobre 2018 – a rencontré pas moins 30 000 personnes afin de donner des conseils pour diminuer leur consommation d’énergie électrique.

Celui qui a également été directeur du Cégep d’Alma a l’impression que le gouvernement du Québec gaspille les efforts des particuliers, alors que des entreprises comme Énergie Saguenay pourront consommer à grande échelle.

Des doutes sur la carboneutralité d’Énergie Saguenay

« Le simple fait que l’usine d’Énergie Saguenay puisse être carboneutre nous fait oublier que ce qui va sortir de l’usine, ce sera du méthane, recueilli par des navires méthaniers », reflète-t-il, tout en rappelant que le gaz naturel serait recueilli par fracturation hydraulique en Alberta et serait acheminé par gazoduc.

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