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Kenny Pelletier est en voie d’établir sa propre ferme laitière

Le 29 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 29 juillet 2010
Par Karine Desrosiers

Kenny Pelletier, un jeune diplômé de 24 ans du programme de Gestion et exploitation d’entreprises agricoles au Collège d’Alma, n’a pas froid aux yeux. Récipiendaire d’un grand prix pour le meilleur Plan d’affaires, il réalise présentement un grand rêve, soit celui de démarrer sa propre ferme laitière, chose qui sera concrète à l’automne 2011.

Fils d’un producteur laitier à Hébertville, il n’a pas voulu s’associer à ses deux frères lors du transfert de la ferme familiale. « Je n’était pas à l’aise avec la philosophie de gestion de mes frères. Je veux avoir ma propre entreprise, être mon propre patron créer mon propre emploi », soutient Kenny Pelletier.

Il avait déjà en poche un DEC en génie électrique du Collège d’Alma. Il n’aimait pas vraiment cette discipline et en mai dernier, il complétait son DEC, option agricole, au Collège d’Alma.

Il a d’ailleurs complété avec brio ses études en remportant le Prix d’excellence en planification des affaires de Financement agricole Canada, en obtenant le meilleur résultat parmi les finissants lors du cours Plan d’affaires. Kenny Pelletier a ainsi mis la main sur une bourse de 2500 $ qui lui servira dans le démarrage de son entreprise.

La nouvelle mode: la location

À mois de gagner à la loterie, il est presque impensable de s’établir en agriculture en 2010, en raison des coûts astronomiques des installations.

Kenny Pelletier a donc opté pour une nouvelle tendance au Québec, soit la location.

Dans le rang Caron, entre Hébertville et Lac-à-la-Croix, il fera donc la location d’une grande-étable propriété de Frédéric Côté, un producteur de l’endroit qui a abandonné la production laitière en janvier 2009.

Kenny Pelletier ne possède donc aucun fonds de terre ni machinerie. Il achètera donc ses fourrages qu’il fera récolter à forfait. « Ce qui coûte très cher en agriculture, ce sont les quotas de lait. Dans mon cas, j’ai l’appui du programme d’aide au démarrage d’entreprise laitière de la Fédération des producteurs de lait du Québec qui me prête 12 kilogrammes de quotas de lait. Au bout de cinq ans, je dois commencer à les rembourser en rachetant un kilogramme de quotas par année. Ça représente tout de même un prêt sans intérêt de quelque 300 000 $ sur 17 ans, en se basant sur le prix de quelque 25 000 $ par kilogramme de quotas. Également, je dois faire l’acquisition de 12 kilos de quotas, pour un grand total de 24 kg. Ainsi, je pourrai mettre en marché quelque 240 000 litres de lait annuellement, lait acheté par la coopérative Nutrinor », résume Kenny Pelletier.

La grange-étable qu’il loue est en parfait état de production laitière, avec quelques petites réparations à réaliser.

Quant au troupeau, Kenny Pelletier a opté pour des vaches de race Holstein. Il a déjà trois génisses qui lui appartiennent et d’ici l’entrée en production en novembre 2011, il devrait avoir complété son troupeau de quelque 29 vaches laitières avec génisses et veaux de remplacement.

Naturellement, en attendant d’être à son compte, Kenny travaille sur une autre ferme et une partie de ses revenus s’en va dans le financement de son projet. Également, une fois en production, il aura du temps à donner pour travailler au service d’autres entreprises agricoles du secteur. « Pour assurer mon classement auprès de la Fédération des producteurs de lait du Québec, je dois faire la démonstration du travail en partenariat dans mon milieu. Les autres producteurs m’aident beaucoup et j’ai des fournisseurs qui me consentent des réductions intéressantes sur certains produits ou animaux. J’ai pleinement confiance d’arriver en octobre 2011 pour démarrer définitivement ma production et atteindre ma vitesse de croisière quelque trois mois plus tard », lance avec confiance Kenny Pelletier.

Le jeune agriculteur est en voie de faire la démonstration qu’il est possible en 2010, avec un plan d’affaires solide et agressif, de se lancer dans la production laitière et d’y voir un avenir florissant.

Dans le cas de Kenny Pelletier, il a vraiment hâte de pouvoir accrocher sur le bâtiment l’écriteau « Ferme Kenny Pelletier ».

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