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Présidentielle Américaine : Une élection cruciale pour l’industrie de l’aluminium

Le 04 septembre 2020 — Modifié à 14 h 34 min le 04 septembre 2020
Par Julien B. Gauthier

Pour le Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, l’élection présidentielle américaine est cruciale pour l’industrie canadienne de l’aluminium. Son président, Sylvain Maltais, la suit de très près. Même si Joe Biden est élu, il estime qu’il faudrait attendre jusqu’à un an avant de voir les tarifs douaniers imposés par Trump être abrogés.

Advenant une défaite de Trump, Sylvain Maltais croit que les mesures qu’il a imposées prennent un an avait d’être abrogées. (Photo : Wikimedia Commons)

« Voir Donald Trump défait, on ne souhaite que ça, nous autres, commente-t-il. Toutefois, même si c’est Biden qui est élu, ce n’est pas le lendemain matin qu’il va faire sauter les taxes. Ça peut prendre un an. On serait rendus à l’été prochain. Biden a beau gagner, ce dernier n’entrera en poste que le 21 janvier 2021, ce qui laisse le temps à Trump de faire bien des choses. Je crains qu’il pourrait même contester sa défaite ».

Selon lui, la mesure imposée par le président américain le 6 août dernier était purement électoraliste. Rappelons que celle-ci impose des tarifs douaniers de 10 % sur les importations canadiennes d’aluminium. Pour contre-balancer, le Canada a injecté 5 M$ afin d’assurer la traçabilité de l’aluminium canadien en plus d’annoncer 3,6 G$ de représailles.

« 97 % des travailleurs de l’aluminium aux États-Unis sont contre les mesures qu’il [Trump] a mises en place. Personne ne voit de logique là-dedans. C’est une mesure électoraliste, il est en retard dans les sondages. C’est sa façon à lui de se trouver un effet de levier pour sa réélection », ajoute Sylvain Maltais, faisant référence à l’Aluminum Association des États-Unis, qui représente 97 % de la masse critique de l’industrie.

La traçabilité insuffisante

L’annonce de la ministre du Développement économique, Mélanie Joly, d’une aide de 5 M$ afin d’assurer la traçabilité de l’aluminium canadien a été généralement bien reçue par l’industrie. Elle a également annoncé des représailles s’élevant à 3,6 G$ sur de nombreuses importations américaines. Toutefois, il faudrait faire plus, selon Sylvain Maltais.

Il estime que le gouvernement fédéral doit s’engager à verser les redevances à l’industrie de l’aluminium et non s’en servir pour faire du « patchage ».

« Les contremesures et les taxes, il ne faut pas que cet argent-là serve à patcher la PCU, par exemple. Il faut que l’argent serve au développement de l’aluminium, notamment pour la 2e et 3e transformation. »

En ce sens, il applaudit la proposition du Bloc Québécois, qui suggère cette même idée. D’ici là, les représailles du gouvernement Canada entreront en vigueur le 16 septembre et demeureront en place tant et aussi longtemps que les États-Unis ne reculent pas.

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