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Servir la communauté, un privilège

Yohann Harvey Simard
Le 30 janvier 2021 — Modifié à 11 h 59 min le 30 janvier 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

En 35 ans, Roberto a fait tous les recoins d’Alma. Il connait la ville, ses raccourcis et ses secrets tel le fond de sa poche. Être facteur a été pour lui le moyen idéal d’être connecté sur la communauté.

Le métier l’a souvent confronté à des situations inusitées. S’il a souvent été témoin de citoyens entretenant leur voiture dans des conditions dangereuses, il demeure toutefois marqué d’un événement survenu il y a deux ans. Ce jour-là, il a pratiquement sauvé la vie d’un homme. Roberto Gagnon raconte :

« J’avais un client qui travaillait tous les jours dans son garage. Un jour, j’arrive pour lui donner son courrier et ça sentait le monoxyde de carbone. C’était l’enfer. Je lui ai dit de sortir du garage le plus vite possible, sinon il allait s’intoxiquer. Il ne s’en rendait pas compte. Une fois à l’extérieur, il était vraiment mal en point et avait du mal à marcher. Le lendemain, il m’a raconté n’avoir pu travailler à nouveau cette journée. Il s’est procuré un détecteur de monoxyde de carbone et m’a dit que je lui avais sauvé la vie », dit-il bien humblement.

Prenez-garde au chien!

En 35 ans, Roberto Gagnon a été, comme tous les autres facteurs, confronté à des chiens enragés et pas attachés.

« J’ai souvent été piégé sur des galeries et dans des cours. J’ai été relativement chanceux, mais j’ai des collègues qui ont des cicatrices sur les mollets! Une autre est restée traumatisée. Ce que j’ai appris, c’est qu’il ne faut pas courir. Si tu cours, tu es faite! », explique-t-il.

Il ajoute : « Les chiens sont plus nombreux qu’avant. Le protocole de Postes-Canada est maintenant très strict. Si on entend un chien japper ou lousse, on n’est pas tenu de se rendre, c’est même préférable de ne pas se rendre du tout ».

Avenir du métier

Le nouveau retraité estime qu’il risque d’être beaucoup plus difficile de faire carrière comme facteur dans le futur, notamment avec la mise en place des boîtes postales et de la diminution du volume de courrier.

« À Saguenay, il y a eu beaucoup de pertes d’emplois avec les boîtes. Je crois que c’est une question de temps avant que ça arrive à Alma. Auparavant, tout était remis par la poste : les factures, les chèques d’assurance-emploi, les allocations familiales, les cartes de crédit… »

Admiration

L’une de ses grandes fiertés, c’est d’avoir pu livrer auprès des entreprises almatoises, auxquelles il voue une immense admiration.

« J’ai eu la chance de découvrir quel genre d’entrepreneurs nous avons à Alma, qui font des choses extraordinaires, notamment dans le parc industriel. Tu entres dans les commerces et tu vois la joie de vivre des employés. Tu constates qu’ils ont l’air bien. On ressent leur bonheur », conclut-il.

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