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Tordeuse des bourgeons de l'épinette : Des citoyens contribuent à faire avancer la science

Le 17 juin 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 17 juin 2015
Par Karine Desrosiers

FORÊT. Alors que la tordeuse des bourgeons de l’épinette continue à sévir dans les forêts du Québec, dont au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des citoyens sont appelés à contribuer à combattre ce fléau à travers le projet de science citoyenne « Pisteurs de tordeuses ».

« Ce sont des citoyens qui participent sur une base volontaire à qui on remet un piège pour capturer le papillon mâle de la tordeuse. On leur demande d’installer ce piège près de chez eux, dans une épinette ou un secteur boisé, et de vérifier une à deux fois par semaine si des papillons ont été capturés », explique Véronique Martel, chercheuse scientifique en entomologie chez Ressources naturelles Canada.

Les participants au projet, au nombre d’une soixantaine au Québec, sont ensuite invités à conserver les papillons capturés dans de petits sacs au congélateur le temps qu’ils soient récupérés par les scientifiques. Les pièges utilisent des phéromones du papillon femelle afin d’attirer les mâles, et ce, à une bonne distance.

« Pour nous, ça facilite énormément la collecte de données. À partir des papillons, avec certaines mesures, on peut obtenir de l’information sur la quantité de tordeuse et sur ses déplacements », précise Véronique Martel.

Les scientifiques peuvent tirer certaines conclusions sur la provenance et les déplacements de la tordeuse en mesurant la taille des papillons et en observant l’usure des ailes. Des analyses d’ADN permettent également d’obtenir de l’information sur les secteurs de provenance des papillons.

Une première

Ce projet de science citoyenne est une première en ce qui regarde l’étude de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Des expériences similaires ont toutefois été menées avec succès par le passé, entre autres pour étudier le monarque, une espèce de papillon bien connue.

« C’est une première année où l’on mène ce projet dans l’est du Canada. Idéalement, il faudrait le poursuivre au cours des prochaines années puisqu’il s’agit d’une méthode efficace et peu coûteuse de recueillir des données sans avoir à se déplacer continuellement sur le terrain », mentionne Véronique Martel.

Le projet « Pisteurs de tordeuses » est mené dans plusieurs régions du Québec, ainsi que dans d’autres provinces de l’Est du Canada. Outre au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des citoyens volontaires participent entre autres en Abitibi-Témiscamingue, en Mauricie, sur la Côte-Nord et dans Chaudière-Appalaches.

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