De passage à Alma la semaine dernière pour l’animation d’une table ronde, la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, a reçu un « accueil poli », mais mitigé de la part des représentants d’organismes communautaires.
La table ronde visait à permettre aux organismes communautaires de formuler leurs demandes à la ministre. Les discussions se sont concentrées autour du mode de financement des organismes communautaires.
L’an dernier, le gouvernement caquiste annonçait l’octroi de 888 millions de dollars en soutien à la mission globale des organismes.
« C’était attendu. Ça faisait 15 ans qu’on attendait un plan d’action pour l’action communautaire. Ça faisait aussi longtemps qu’on attendait du financement vraiment lié à la mission », a fait valoir la ministre.
Si l’initiative a été saluée par plusieurs, on estime qu’elle ne permettra pas de résoudre les problèmes liés au financement par projet, dont on demande l’abandon au profit d’un rehaussement plus important des subventions à la mission globale.
« Ce qui m’a troublé le plus, c’est l’insistance de la ministre à tourner autour du pot pour trouver d’autres solutions. On dirait vraiment juste qu’ils ne veulent pas financer la mission. Financer la mission, c’est structurant, c’est efficace pour les organismes, c’est moins de redditions de comptes. Mais c’est aussi moins de photos, moins de petites annonces, moins de capital à s’acheter avec fonds publics », commente Hugues Boily, membre de la Table régionale des organismes communautaires 02.
Un système inadéquat
« Ce qu’on reproche au système de projets ponctuels, c’est que pour que les projets soient financés, on doit toujours être novateurs, on doit toujours sortir des sentiers battus, presque en dehors de notre mission », explique Sonia Tremblay, directrice générale de la Corporation de développement communautaire Lac-Saint-Jean-Est.
Or, alors que certains projets existants ont prouvé leur efficacité, on croit que les organismes ne devraient pas avoir à « réinventer la roue » pour en assurer la reconduction. « Mais en ce moment, on crée un besoin dans le milieu, et après, on ne peut plus lui répondre quand le projet perd son financement. »
De plus, soulève Hugues Boily, le mode de financement actuel tend à favoriser « les causes du moment » au détriment de d’autres, ce qui crée un déséquilibre monétaire entre les organismes.