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Passage des véhicules hors route sur le pont J-F.-Grenon

Le Club Quad croit que la Ville d'Alma manque de volonté

Yohann Harvey Simard
Le 03 avril 2025 — Modifié à 13 h 53 min le 03 avril 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La tension est à son comble dans le dossier du droit de passage des véhicules hors route (VHR) sur le territoire d’Alma, notamment sur le pont J-F-Grenon. À l’occasion de sa plus récente assemblée générale, le Club de Quad Lac-Saint-Jean Est a identifié la Ville d’Alma comme étant le principal frein au raccord des réseaux de sentiers de VHR situés au nord et au sud de la municipalité.

Cela fait maintenant six ans que le Club tente de raccorder les sentiers, et à la demande de ses membres, et à celle de nombreux touristes qui trouvent « insensé qu’il ne soit pas possible de traverser Alma », indique le président Club de Quad Lac-Saint-Jean Est, Jean-Sébastien Martel.

Pour que les sentiers du sud (secteur Hébertville/Saint-Bruno) puissent être connectés à ceux du nord (au-delà du pont J-F.-Grenon), deux nouveaux tracés doivent être autorisés par Alma.

Le premier, au sud d’Alma, débuterait à l’intersection de l’avenue du Pont Sud et du boulevard Maurice-Paradis et se rendrait jusqu’au pont Saint-Georges. Celui-ci a obtenu l’aval de la municipalité.

Là où le bât blesse, c’est au sujet du second tracé, au nord d’Alma, qui irait du pont Saint-Georges pour se rendre de l’autre côté du pont J-F.-Grenon. C’est sur ce deuxième tracé que les différents acteurs concernés peinent à s’entendre.

En 2024, la Table régionale intersectorielle et interministérielle sur les VHR (TRIIVHR) a été mise en place expressément pour résoudre ce genre d’impasse.

« L’objectif de la table est d'identifier des solutions efficientes pour faciliter la pratique de ce loisir et son développement en harmonie avec le milieu » précise Nathalie Girard, conseillère régionale en communication pour le ministère des Transports de la Mobilité durable.

Le pont J-F.-Grenon est sous la responsabilité du MTQ.

Qu’est-ce qui bloque au juste?

C’est la question à un million de dollars, et il est d’ailleurs difficile d’y répondre avec exactitude.

Du côté du MTQ, Nathalie Girard soutient que « les discussions ont débuté entre les membres de la TRIIVHR et qu’elles sont toujours en cours. Il est trop tôt pour affirmer si des autorisations ou des dérogations seront émises dans ce dossier. »

Dave St-Laurent fait également partie du conseil d’administration du Club Quad. Selon lui et Jean-Sébastien Martel, ce serait surtout Alma qui, en coulisse, préférerait que les VHR ne se voient pas autoriser l’accès au pont.

Ils font notamment valoir que dans un échange de courriels entre le Club et la Ville, la municipalité a déjà affirmé « ne pas avoir l’intention de demander à la Véloroute, au MTQ ou à Vélo Québec de déroger à leurs exigences pour permettre le passage des quads », ce que le Club interprète comme un manque de volonté de la municipalité. Le journal Le Lac-St-Jean a obtenu une copie du courriel en question.

Dave St-Laurent et Jean-Sébastien Martel ajoutent qu’un conseiller municipal leur a déjà confié que « les quads n’étaient pas quelque chose que le conseil de ville souhaitait mettre de l’avant ».

Le dernier mot ne revient pas à Alma

Pour sa part, la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, affirme que « ce n’est pas elle qui va décider si les VHR peuvent passer sur le pont ou non. C’est le MTQ qui est le grand décideur là-dedans, pas la Ville d’Alma. »

Or, selon Jean-Sébastien Martel, le MTQ n’aurait jamais totalement fermé la porte au passage des VHR sur le pont d’Isle-Maligne. « C’est ce que j’ai appris, dit-il, lors d’une rencontre de la TRIIVHR. » S’il comprend que le dernier mot revient au MTQ, il estime néanmoins qu’une demande dérogatoire de la Ville d’Alma pourrait peut-être faire pencher la balance en faveur du passage des VHR.

Nathalie Girard confirme qu’autoriser le passage VHR sur le pont J-F.-Grenon est une solution qui n’est « pas exclue ».

Pas d’appui de la Véloroute

Pour ce qui est de la Véloroute des Bleuets, l’organisation affirme ne jamais avoir « donné d’appui à ce projet spécifique ».

La Véloroute rappelle que la référence qualité Route verte dont son circuit fait partie et qui inclue le pont J-F.-Grenon « indique clairement que les véhicules motorisés et les véhicules hors route sont interdits sur les sections en piste de la Route verte ».

« Cependant, peut-on lire dans les exigences du Programme Véloce III, la circulation sur les ponts et les structures peut déroger à cette règle si la sécurité et le confort des piétons et des cyclistes ne sont pas compromis (corridors parallèles, mesure d’atténuation, etc.) »

Selon Jean-Sébastien Martel, le pont J-F.-Grenon serait le parfait exemple d’un pont pouvant bénéficier de cette close dérogatoire considérant la largeur des pistes cyclables qui s’y trouvent ainsi que le nombre de cyclistes qui les empruntent. Un système de feu de circulation, par exemple, pourrait facilement permettre une cohabitation harmonieuse entre les différents types d’usagers, croit-il.

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