Si le cinéaste Jimmy Larouche a chéri tous ses projets, il se dit particulièrement excité à l’idée de pouvoir se lancer dans l’écriture de son prochain film, Les Géants du Lac, pour lequel la SODEC a récemment annoncé sa contribution financière.
Le réalisateur jeannois pourra par ailleurs compter sur les précieux conseils de la grande pointure du cinéma québécois Émile Gaudreault (De pères en flics, Menteur) pour mettre sur papier le scénario de sa comédie dramatique. Junior Seydou, ancien joueur de la ligue canadienne de basketball qui s’est recyclé dans la scénarisation, agira aussi à titre de coscénariste.
Une histoire digne d’Hollywood
Jimmy Larouche décrit son prochain long-métrage comme un mélange entre les succès américains Coach Carter et Les Apprentis champions.
Inspiré d’une histoire vraie, Les Géants du Lac relate l’improbable et surprenante aventure de jeunes joueurs de basketball afro-américains de Montréal-Nord venus dans la petite ville d’Alma afin de vivre leur passion pour le ballon orange à l’abri des influences négatives. De 2011 à 2013, ils évolueront au sein de l’Académie de basketball du Collège d’Alma, créée spécialement pour eux.
« Ce que je veux faire ressortir le plus, c’est qu’ils ont pris une vingtaine de géants de Montréal-Nord et les ont amenés à Alma pour les loger le long de la route principale, passé Saint-Cœur-de-Marie, avec comme voisins des chars et des vaches! C’est incroyable! »
Le plus épatant, poursuit le réalisateur, c’est qu’en seulement deux ans, les jeunes athlètes ont réalisé des exploits inédits dans l’histoire du cégep.
« Ils se sont rendus au niveau universitaire. Certains ont fini par jouer dans de grosses universités aux États-Unis. D’autres ont joué au niveau professionnel en Europe, et ils ont tous commencé ici! Et il faut se rappeler que ce sont des jeunes qui auraient tous pu prendre le mauvais côté. Il y en a qui avaient lâché l’école depuis deux ans. Ça a en quelque sorte relancé leur vie! »
En somme, Jimmy Larouche souhaite mettre en images « le petit miracle que ces jeunes-là ont réalisé ici, à Alma », et précise être « plus qu’enthousiaste de faire ce film-là ».
« En partant, le basketball, c’est mon sport. Mais ce que j’adore encore plus, c’est de tourner chez nous, de mettre ma région en valeur, de montrer ses bons côtés, de la faire découvrir. »
Choc culturel
Outre la dimension sportive, Jimmy Larouche souhaite mettre l’accent sur le caractère social de cet épisode de l’histoire d’Alma, sur le choc culturel qu’ont pu vivre tant les jeunes athlètes que leur communauté d’accueil.
« Quand les jeunes sont arrivés ici et qu’ils ont vu un tracteur à gazon, ils voulaient vraiment le passer, le tracteur à gazon! », illustre le cinéaste pour décrire le contraste entre le quotidien montréalais et la bourgade.
Jimmy Larouche ne pourra pas non plus faire abstraction de l’aspect plus sombre qu’est le racisme qu’ont subi les sportifs. « Qu’on le veuille ou non, il y avait et il y a encore du racisme à Alma. Ça n’a pas été facile pour eux de se trouver des emplois, il y a des gens qui refusaient de se faire servir par eux dans les magasins… »