Depuis son ouverture il y a trois ans, la Maison Oxygène d’Alma n’a pas seulement donné des services. Elle a changé des vies. La vie de pères, sans oublier celle de leurs enfants.
Sébastien Ouellet, le coordonnateur de l’organisme d’hébergement, l’observe quotidiennement : les Maisons Oxygène comme celle d’Alma permettent à des hommes de devenir des papas, ou simplement de meilleurs paternels.
« Il y a des pères qui sont devenus rapidement pères alors qu’ils ne savaient pas qu’ils allaient le devenir. Donc, il y a des gars pour qui la Maison Oxygène a été une occasion d’avoir un environnement confortable, sécuritaire et où ils ont pu avoir de l’accompagnement dans leur saut vers la paternité. Ils ont pu sauter de l’avion, mais avec un parachute, et le parachute, c’est notre équipe qui les accompagne. »
La Maison Oxygène permet également à des hommes de se sortir d’une situation de violence conjugale, car oui, eux aussi peuvent en être victimes. En plus d’un toit, l’organisme donne accès à des intervenants spécialisés en intervention auprès des pères.
« Pour certains pères qui vivaient de la violence conjugale, la Maison Oxygène leur a même permis de renouer avec leurs enfants », relate Sébastien Ouellet. Parfois, explique-t-il, il arrive que les pères soient éloignés de leurs enfants par leur conjointe en contexte de violence conjugale.
En somme, au cours des trois dernières années, Sébastien Ouellet a été témoin de plusieurs petits miracles. Mais des petits miracles, pense-t-il, il pourrait y avoir encore plus si les services offerts aux hommes étaient plus nombreux.
Carence dans les services
C’est bien documenté, les organismes communautaires destinés aux hommes sont peu nombreux par rapport à ceux s’adressant aux femmes. Mais c’est loin d’être parce que les hommes n’ont pas besoin d’aide, insiste Sébastien Ouellet, également directeur général du Centre de ressources pour hommes Optimum du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Bien au fait des maux qui affligent la gent masculine, ce dernier affirme que pourtant, peu de services sont adaptés aux besoins des hommes encore aujourd’hui.
Le carence en services communautaires destinés aux hommes s’explique par différents facteurs.
Entre autres, il encore vrai que les hommes ont moins tendance à faire des demandes d’aide. Ainsi, les statistiques concernant leurs besoins sont souvent en deçà des besoins réels, ce qui rend plus difficile la justification des demandes de subvention.
En moyenne chaque année, les trois points service du Centre de ressources pour hommes Optimum du Saguenay-Lac-Saint-Jean répondent aux demandes de 800 hommes