Après l’usine Arbec Bois d’œuvre de L’Ascension, au tour de la scierie de la coopérative Petit Paris de Saint-Ludger-de-Milot d’annoncer sa fermeture pour au moins un mois.
La scierie suspendra ses activités à compter de ce vendredi 21 juin. Elle le fera pour les mêmes raisons qui ont poussé le Groupe Rémabec à fermer l’usine Arbec de L’Ascension la semaine dernière, à savoir des problèmes de rentabilité liés, dit-on, à l’inefficacité du régime forestier actuel.
« Le régime forestier, il ne marche pas. En ce moment, je pense qu’il y a une seule usine qui fait de l’argent dans tout le Québec. Tout a été fait. Tout a été essayé pour redresser l’industrie, mais avec le régime actuel, ce n’est pas possible », affirme le vice-président du syndicat CSN de la scierie de Petit Paris.
Ce sont ainsi une centaine de travailleurs qui se retrouveront au chômage en attendant la reprise des activités de la scierie, qui dépendra essentiellement des solutions proposées, ou non, par le gouvernement du Québec.
L’industrie fait pression
Le 15 juin dernier, la scierie de la coopérative Boisaco, à Sacré-Cœur, en Haute-Côte-Nord, a elle aussi annoncé la suspension de ses activités pour quatre semaines, portant à trois le nombre de fermetures temporaires d’usines de sciage dans la province.
D’autres entreprises forestières pourraient leur emboîter le pas à en croire Pierre Godin ainsi que le président d’Alliance Forêt Boréale, Yannick Baillargeon. Une crainte que partage également le député de Lac-Saint-Jean, Éric Girard.
« Je crois qu’il va y en avoir d’autres [des fermetures], reconnaît ce dernier. Je suis très préoccupé par l’avenir des emplois de ma circonscription. Il doit absolument y avoir du travail de fait par rapport au régime, et ma collègue au ministère de la Forêt [la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina], partage mes préoccupations. Elle est bien consciente de la situation. On travaille tous pour pérenniser les emplois en forêt. »
Ce qui cloche avec le régime forestier
Selon plusieurs acteurs de l'industrie forestière, le régime forestier actuel n’offrirait pas de volumes d’approvisionnement garantis suffisamment grands pour permettre aux usines d’être rentables. Autrement dit, il n’y aurait pas assez de bois à couper pour alimenter les usines adéquatement.
L’industrie pointe également du doigt le Bureau de mise en marché des bois (BMMB), qui ne régulerait pas les prix du bois comme il le devrait.
Selon Pierre Godin, c’est notamment en raison du mode fonctionnement du BMMB qu’il est actuellement difficile pour les entreprises forestières de se procurer de la fibre (arbres à couper), devenue trop coûteuse par rapport au prix de vente du bois coupé.