Faute d’un acheteur, l’épicerie de Saint-Gédéon fermera ses portes le 12 octobre prochain. Le sort du commerce de proximité n’est toutefois pas scellé. Son comité de sauvegarde fonde ses derniers espoirs sur un programme d’Investissement Québec duquel il pourrait obtenir une subvention de 500 000 $.
Il s’agirait de la somme maximale pouvant être octroyée par le Programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif (PIEC), indique Audrey Paradis, membre du comité de sauvegarde. Le comité entend soumettre une demande sous peu, mais souhaite y joindre une pétition afin de lui donner plus de poids.
« C’est toujours bon de montrer que la population est derrière nous quand on demande une subvention. En plus, en quelques jours seulement, on avait déjà récolté plus de 160 noms! », affirme Audrey Paradis, qui pense être mesure d’obtenir plusieurs autres signatures.
Les citoyens de Saint-Gédéon ont jusqu’au vendredi 30 août pour signer le document, ce qu’ils peuvent faire au 190 rue de Quen, dans le petit kiosque libre-service d’Audrey Paradis. Des lettres leur demandant leur soutien ont également été envoyées aux élus du secteur.
Le comité devrait recevoir une réponse d’Investissement Québec avant le temps des Fêtes. La fermeture de l’épicerie devait initialement avoir lieu à l’automne 2023, mais elle a été repoussée d’un an par son propriétaire, Carol Potvin.
Pourquoi une coopérative?
Le PIEC s’adresse aux entreprises d’économie sociale, comme le deviendrait l’épicerie de Saint-Gédéon si sa conversion en coopérative allait de l’avant.
Audrey Paradis rappelle toutefois que « nous, le but, ça n’a jamais été de faire une coop. C’était juste de sauver l’épicerie. Il serait arrivé n’importe qui pour l’acheter, et on aurait été bien contents. »
Cependant, aucune bannière n’a levé la main en plus de deux ans. Et si des investisseurs privés se sont montrés intéressés, force est de constater que leurs offres n’étaient pas suffisantes. C’est pour cette raison que la conversion de l’épicerie en coopérative est devenue l’une, sinon la seule alternative pour sauver le commerce.
L’argent reste néanmoins le nerf de la guerre puisque démarrer une coop nécessite malgré tout plusieurs investissements. « Et en partant, on n’aurait pas vraiment le choix de rénover le bâtiment un peu », mentionne Audrey Paradis.
De plus, afin de trouver des partenaires financiers, il est souvent nécessaire d’avoir d’abord pu réunir une certaine somme, question de donner de la crédibilité au projet.
Selon Audrey Paradis, dans le cas d’une réponse positive d’Investissement Québec, les choses se mettraient en branle rapidement.
« On va notamment pouvoir commencer à magasiner une bannière pour endosser l’épicerie. »
Dans le cas d’un refus, le projet risquerait de tomber à l’eau pour de bon.